Mariages annulés à Aulnay-sous-Bois : l’ancien maire Gérard Ségura était-il au courant ?
Publié le 11 Juillet 2014
A-t-on passé sous silence, des mois durant, le couac des mariages célébrés par un conseiller municipal étranger à Aulnay ? La question est désormais clairement posée. Au sein de l'administration communale, certains affirment que l'ancien maire PS Gérard Ségura avait bel et bien été alerté sur l'irrégularité de ces mariages, et ce dès l'automne 2013. L'élu de son équipe, de nationalité portugaise, a alors bien cessé de marier des couples aulnaysiens. Mais aucune mesure ne semble avoir été prise à l'époque pour tenter de régulariser la situation.
Il apparaît pourtant aujourd'hui que les trente mariages célébrés par Mario de Oliveira (photo ci-dessus) peuvent être considérés comme nuls et sont attaquables durant les trente ans suivant la publication des bans. Car si les ressortissants européens ont bien le droit d'être élus dans une ville, ils ne peuvent en revanche remplacer le maire pour célébrer les mariages. Il faudra donc que les couples repassent devant un juge civil pour valider leur union.
Au moment où l'affaire a été rendue publique, à la fin du mois de juin, Mario de Oliveira avait affirmé qu'il découvrait cette irrégularité tout comme Gérard Ségura. « C'est simple, avait déclaré l'ancien édile, nous n'avons pas été avertis par les services municipaux que cet élu n'était pas en situation d'exercer les fonctions d'officier d'état civil. »
Il est contredit aujourd'hui par l'un de ses anciens directeurs adjoints qui, comme d'autres au sein des services municipaux, semble avoir été piqué au vif par les déclarations de l'ancien édile. Dans une note écrite, adressée au nouveau maire UMP Bruno Beschizza, Karim D. affirme avoir découvert, « à l'automne 2013 », que Mario de Oliveira n'avait pas la nationalité française et livre le récit suivant : « M me S. en informe, mais exclusivement oralement, sa hiérarchie et M. Ségura (NDLR : alors encore maire) en personne dans son bureau pour l'alerter tant de cette découverte que de ses conséquences [...] A partir de cette date, M. de Oliveira a été informé de l'impossibilité de célébrer des mariages malgré l'arrêté qui lui avait été indûment délivré. De fait, des dispositions en interne ont été prises pour qu'il soit rayé des plannings de célébration. »
« Peut-être que dans les hautes sphères, on savait, mais moi je n'étais pas dans la confidence », soutient Mario de Oliveira. Ce dernier avait été amené à célébrer des mariages lors de ses semaines d'astreinte (à tour de rôle, les élus de la majorité devaient être disponibles pour remplacer le maire dans ses diverses fonctions). L'ancien élu fouille dans ses souvenirs : « J'ai eu de nouveau une astreinte au printemps 2014, et effectivement je n'ai pas célébré les mariages. Je ne me suis pas posé trop de questions, peut-être que ça m'arrangeait... » Contacté à plusieurs reprises, Gérard Ségura ne nous a pas répondu.
Source : Le Parisien