L’ex-ouvrier de PSA Aulnay-sous-Bois écrit à François Hollande

Publié le 12 Juillet 2014

« Monsieur le président de la République, je suis l'un des 3 000 ouvriers de l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay... ». Ainsi commence la lettre adressée par A Nhit Tsan à François Hollande, et publiée il y a quelques jours sur le site de L'Express.fr. L'ancien ouvrier, aujourd'hui en congé de reclassement espère que le chef de l'État interviendra en sa faveur, lui permettant de prétendre à une retraite qu'il estime bien méritée. 

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Il y a deux ans tout juste, le 12 juillet 2012, le PDG de PSA, Philippe Varin, annonçait la fermeture de l'usine. A Nhit Tsan avait alors 59 ans, dont douze passés au sein de l'entreprise automobile. Il venait de se remettre d'un malaise cardiaque, qui lui avait valu d'occuper un poste adapté, au sein de l'atelier peinture. « J'étais à l'essuyage. Le montage, c'était devenu trop dur », glisse ce jeune grand-père, qui faisait quotidiennement le trajet entre son domicile parisien et l'usine d'Aulnay. « Je pensais qu'on lui proposerait une solution, mais il n'y a pas de pitié pour les vieux ouvriers », soupire son épouse Véronique, assistante maternelle.

A 61 ans, il veut prendre sa retraite

Aujourd'hui, quelques dizaines de salariés travaillent encore dans l'usine, en cours de démolition. Quelques autres ont opté pour un congé de reclassement d'un an, durant lequel ils touchent encore une partie de leur salaire. C'est le cas d'A Nhit Tsan.

Arrivé en France à l'âge de 23 ans, ayant ensuite connu des périodes de chômage, il ne peut faire valoir ses années de labeur au Laos, dont il a fui à la hâte les troubles politiques en 1976. Il lui faudrait travailler encore cinq ans pour prétendre à une pension à taux plein. « Qui lui donnera du travail, à son âge ? », lance son épouse. L'ancien ouvrier risque donc, à l'issue de son congé de reclassement en 2015, de se retrouver au chômage.

Du côté de PSA, on indique que l'ouvrier a été destinataire de trois « propositions de reclassement, dont deux en région parisienne », comme l'exigeait la procédure du plan social. « Il en a refusé une, au sein d'une société de location de voitures, et il n'a pas donné suite aux deux autres », glisse un porte-parole. Mais A Nhit Tsan exhibe les offres de mutation contenues dans sa lettre préalable à licenciement : des postes d'ouvrier à la chaîne à l'usine de Poissy (Yvelines), à Sochaux (Doubs)... Autant de tâches pour lesquelles il ne se sent plus la force nécessaire. « Je sais que je vais mourir un jour, mais je ne veux pas travailler chaque jour en me demandant si, le soir, je rentrerai chez moi », écrit-il à François Hollande. Le Laos, contrairement à d'autres États, n'a signé aucun accord avec la France permettant la prise en compte des carrières effectuées à l'étranger. À l'été 2013, A Nhit Tsan a écrit à la Caisse nationale d'assurance-vieillesse d'Ile-de-France, expliquant qu'il avait travaillé de 1969 à 1976 comme électricien frigoriste à Vientiane. Sa démarche n'a pas abouti. Sans trop y croire, il en appelle donc... au président. « Cette lettre, avoue Véronique, c'est un peu une bouteille lancée à la mer. »

Source article et image : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #C'est dans le Journal

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