Les députés placent le RER parisien et francilien sous haute surveillance

Publié le 8 Mars 2012

Une commission d'enquête de l'Assemblée nationale pointe les nombreux dysfonctionnements du réseau express de la région parisienne. Davantage que des mesures spectaculaires, les députés de tous bords politiques prônent l'adoption d'un calendrier court et précis pour redresser la situation.

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Victime de son succès, le RER d'Ile-de-France est malade. Les conditions de transport des 3,6 millions de voyageurs qui empruntent chaque jour ses cinq lignes se dégradent régulièrement depuis une dizaine d'années entraînant un mécontentement grandissant. Exaspérés, certains voyageurs, bloqués dans des rames immobilisées, n'hésitent plus à descendre sur les voies au péril de leur vie, comme ce fut encore le cas en ce début de semaine. De quoi justifier la création en décembre dernier d'une commission d'enquête par l'Assemblée nationale. Sans concession, le rapport, voté à l'unanimité, qu'elle a rendu hier tient du réquisitoire. "Nous aussi nous prenons le RER", résume le député de Seine-Saint-Denis, Daniel Goldberg (PS), qui a présidé la commission.

En matière de gouvernance du RER, le rapporteur de la commission, le député UMP Pierre Morange, évoque "la complexité phénoménale du système avec un grand nombre d'intervenants et une absence totale de coordination entre eux, qui fait de l'usager l'otage d'un système aveugle". Il demande donc que le centre de commandement unique du RER B, décidé en 2009, soit mis en place dès la fin de l'année. Les députés engagent parallèlement la procédure permettant de créer un groupement d'intérêt public RER réunissant, sous la présidence du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), la RATP, la SNCF (y compris ses branches infrastructure) et Réseau Ferré de France.

La commission pousse également les feux pour que des décisions, positives ou négatives, soient prises sur diverses mesures d'exploitation régulièrement évoquées. Entrent dans cette catégorie le doublement du tunnel entre les Halles et la gare du Nord (RER B et RER D), l'utilisation de rames à deux niveaux et une étude sur l'avantage de scinder les lignes les plus longues. Le voyageur serait appelé à prendre plusieurs trains successifs pour effectuer un long trajet (la ligne du RER D mesure 197 kilomètres de long). En cas d'accident, seul un tronçon de l'itinéraire et non plus son ensemble serait affecté.

En outre, l'usager serait mis au cœur du système, en étant davantage consulté qu'aujourd'hui dans l'évaluation de la qualité du service, dont dépend une petite partie de la rémunération des opérateurs. Le dispositif se complète d'une sécurisation des financements, analogue à celle votée pour le futur métro Grand Paris Express, et d'une mise sous surveillance des comptes des transporteurs. Des préconisations en matière de tarification et d'aménagement du territoire sont aussi prévues. "Nous ne lâcherons sur rien", promet Daniel Goldberg.

Source : Dominique Malécot. Les Echos du jeudi 8 mars 2012.

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Transports

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P
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R
Il est curieux que ces députés s'aperçoivent aujourd'hui que le RER, moyen de déplacement de millions de leurs administrés - nous ! - est une sérieuse source de stress, tensions, problèmes.<br /> <br /> Serait-ce lié à la proximité des Législatives ?... non non, nous assurera-t-on !<br /> <br /> Juste après les Législatives, ces mêmes députés, dont certains assurent prendre eux aussi le RER, défendront-ils toujours les usagers franciliens ?<br /> Pas sûr.
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