Le SOS des profs et des inspecteurs de Seine-Saint-Denis

Publié le 8 Février 2013

Ils veulent un plan d’urgence pour les écoles du 93 : au moins 1 500 créations de postes afin d’offrir un encadrement convenable aux élèves.

« Nous sommes assis sur une bombe qui va nous exploser à la figure à la rentrée si rien n’est fait dans les mois qui viennent dans le département. » Ce terrible constat pour l’école primaire a été dressé, hier matin, lors d’une conférence de presse, par Martine Caron, déléguée départementale du Snuipp-FSU. Et elle n’est pas la seule à le faire. A ses côtés, Catherine Chabaudie, secrétaire académique du Syndicat national des personnels d’inspection (SNPI), habituellement discret, est également montée au créneau. Toutes deux réclament un plan Marshall pour le département.

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Les deux syndicats sont partis d’un chiffre pour évoquer l’urgence à agir : 250 classes sont quotidiennement sans maître. Pourquoi? « Parce que malgré les 180 étudiants embauchés pour combler les trous, l’Education nationale n’a plus de personnel sous la main, déplore Martine Caron. L’institution est tellement dépassée qu’elle en vient maintenant à appeler des enseignants à la retraite afin d’assurer la classe. » Certaines écoles savent désormais d’avance que la maîtresse ne sera pas remplacée durant les deux mois de son absence.

Parmi les 150 professeurs supplémentaires annoncés à la rentrée, 75 seront affectés à une ouverture de classe, 15 à la scolarisation des moins de 3 ans et 60 viendront compléter la brigade de remplacement. « Mais on voit bien que ce ne sera pas suffisant pour remplir les 250 classes sans enseignants, insiste François Cochain, délégué national Snuipp-FSU. Et pourtant, on avait averti le ministère dès le mois d’octobre qu’on allait rencontrer ce type de situation. Mais personne n’a voulu nous écouter. »

Le Syndicat national des personnels d’inspection, qui subit les récriminations des parents comme celles des enseignants, pointe du doigt l’effet pervers de cette situation. « Les élèves des profs absents sont répartis dans les autres classes, ce qui provoque la fatigue et le stress des personnels présents et débouche sur plus d’arrêts maladie, se désole Catherine Chabaudie. Les conditions d’apprentissage sont en partie responsables des faibles résultats scolaires. »

Et elle rappelle que l’Etat se place dans l’illégalité car « avec toutes ces classes sans prof, le droit commun n’est même pas appliqué en Seine-Saint-Denis ». Selon les deux syndicats, il n’est donc pas étonnant que 3000 de ces enseignants, sur un effectif de 9600, cherchent à partir chaque année. La solution, selon eux : créer, dès la rentrée, 1500 postes pour assurer un encadrement convenable et 1150 de plus pour avoir un environnement de travail en rapport avec les populations fragiles du département.

Ils réclament également d’être reçus par le ministre de l’Education dans les plus brefs délais. « En cinq ans, nous avons gagné 12000 élèves, soit 450 classes, mais aucun enseignant supplémentaire », rappelle Rachel 
Schneider, déléguée départementale adjointe du Snuipp.

 

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Education

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