Le revenu fiscal de référence moyen est de 19 561 euros à Aulnay-sous-Bois et 50% des foyers ne sont pas imposables
Publié le 21 Mai 2013
La Seine-Saint-Denis est le département le plus pauvre d’Ile-de-France. Les statistiques fournies par la direction nationale des impôts le confirment une fois de plus. Ainsi, dans le 93, moins d’un foyer sur deux (49,8%) gagne suffisamment d’argent pour être imposable, alors que 62,8% des ménages franciliens payent des impôts sur le revenu.
La moyenne « du revenu fiscal de référence », ce que chaque foyer déclare pour une année, n’est que de 20030 € en Seine-Saint-Denis, soit 10 000 € de moins que la moyenne régionale. On gagne beaucoup plus à Paris (37764 €), dans les Hauts-de-Seine (36889 €) et dans les Yvelines (35 000 €). Le Val-d’Oise, le plus proche de la Seine-Saint-Denis en termes de revenu, atteint tout de même 25658 € de moyenne par foyer.
La Courneuve, Aubervilliers, Clichy, les plus pauvres. C’est dans ces trois villes que l’on comptabilise le plus grand nombre de ménages non-imposables puisqu’ils représentent près des deux tiers de la population (entre 64 et 66%). Côté revenu, La Courneuve a le plus bas, 14069 € par an et par foyer juste devant Aubervilliers, 14527 €. A Clichy-sous-Bois, comme à Bobigny, Stains et Villetaneuse, on dépasse tout juste les 15000 € par an. Si l’on analyse les tranches, on a une meilleure idée de la répartition. Le site des impôts nous informe ainsi qu’à Aubervilliers, 17538 foyers ont un revenu fiscal inférieur à 10000 € tandis que 87 dépassent les 100000 €.
Le Raincy et Gournay, les plus riches. La petite ville de Gournay-sur-Marne (6400 habitants) est celle qui compte le plus fort taux de foyers imposables, trois sur quatre payent des impôts. En termes de revenu moyen, la commune avec 37313 € rejoint… la moyenne parisienne. Au Raincy, le revenu moyen est de 38198 €, plus haut niveau du département avec juste un peu moins de foyers imposables (71%). A Coubron, la plus petite commune du 93, on dépasse aussi les 30000 € de revenu moyen (31645 €) avec seulement 26% des ménages qui ne payent pas d’impôts.
Montreuil, dans la moyenne. Avec 20138 € de revenu moyen par ménage et un foyer sur deux imposable, la deuxième ville de Seine-Saint-Denis se situe pile dans la moyenne départementale. Ses habitants gagnent plus que ceux de Saint-Denis, la ville la plus peuplée du 93 qui n’atteint que 16576 € de revenu par ménage. A Montreuil, 575 foyers déclarent plus de 100000 € de revenus par an — record dans le département — mais dans cette même ville, plus de 20 400 foyers déclarent moins de 10000 €, cela représente une famille sur trois.
Ces villes où le revenu a baissé. Si l’on compare avec l’année 2010 (revenus de 2009), on note une faible évolution, + 1,22% du revenu moyen pour le département. Dans trois villes, le revenu moyen a baissé en un an : à Aulnay (-6,19%), à Clichy-sous-Bois (-0,64%) et au Blanc-Mesnil (-0,24%). Peut-être peut-on y voir les effets de la crise et du chômage qui s’intensifie. Il faudra attendre les statistiques 2012 et 2013 pour en avoir la confirmation.
Ce qui a changé en 7 ans. En Seine-Saint-Denis, comme ailleurs, les revenus ont progressé en 7 ans, + 41,3% entre 2011 et 2004 (année la plus ancienne des statistiques mises en ligne), soit un peu moins que l’augmentation moyenne de l’Ile-de-France (+ 44,5%). Les deux villes les plus pauvres étaient déjà Aubervilliers et La Courneuve, et les plus riches Le Raincy et Gournay. Mais à l’époque, Saint-Denis et Saint-Ouen comptaient aussi parmi les plus bas revenus du département. Dans ces deux villes, les revenus moyens ont grimpé de plus de 50% depuis 2004, ce qui s’explique notamment par l’installation d’une nouvelle population un peu plus aisée. Dans le « palmarès de la pauvreté », Saint-Denis est ainsi passé de la 4e à la 7e place et Saint-Ouen de la 8e à la 11e place.
Comment lire le tableau ci-dessus :
Le revenu fiscal de référence est calculé à partir de la déclaration de revenu. Il correspond au montant global des revenus avant l’application des abattements, exonérations et dégrèvement. Sur le site de la direction nationale des impôts, un montant global est indiqué pour chacune des communes. Pour obtenir le revenu fiscal moyen, ce chiffre a été divisé par le nombre de foyers fiscaux. Les chiffres que nous publions sont les derniers disponibles, ils remontent à 2011 (revenus de 2009). La deuxième colonne de notre tableau présente le taux de foyers imposables. C’est là où il y en a le moins que la population est la plus pauvre.
Ces données sont à prendre avec prudence à plusieurs titres. Comme il s’agit de moyennes, ces chiffres peuvent cacher des disparités. Ainsi, quelques très hauts revenus d’une petite commune à la population pas forcément aisée peuvent tirer la moyenne vers le haut. A l’inverse, une ville dont le revenu fiscal moyen est peu élevé peut bien abriter quelques familles très fortunées. Par ailleurs, la composition des foyers fiscaux (familles ou personnes seules) a aussi un impact sur les données. Elles constituent néanmoins un indicateur très parlant pour appréhender les disparités territoriales de richesse.
Source : Le Parisien