Le maire Gérard Ségura a-t-il perdu le contrôle d’Aulnay-sous-Bois ?
Publié le 24 Mai 2013
Mais que se passe-t-il en ce moment à Aulnay-sous-Bois ? Hier soir, la séance du Conseil municipal, l’instance principale qui délibère et décide de l’avenir de notre ville, a été une nouvelle fois interrompue faute de quorum. Incapable de réunir le nombre minimal de membres nécessaires pour valider les décisions qui préludent aux destinées de la commune, le maire a dû se résoudre à convoquer à nouveau cette assemblée la semaine prochaine. D’où cette question qui peut sembler légitime désormais : Gérard Ségura a-t-il perdu le contrôle de la mairie ?
Cette interrogation prend tout son sens quand on l’examine sous l’œil de la patine du temps. Contrairement au vin qui se bonifie avec les années, la majorité actuelle élue en mars 2008 n’a fait que se liquéfier immanquablement au fil des ans au point de donner à cette mandature des allures de vinaigre. Ainsi, les sept élus écologistes ont démissionné dès avril 2010 dénonçant un certain autoritarisme perceptible notamment dans la manière de gérer les projets d’urbanisme, tandis que récemment un adjoint et un conseiller municipal PS étaient débarqués et formaient un groupe indépendant.
Dès lors, et il suffit pour s’en convaincre de jeter un simple coup d’œil sur l’excellent schéma (ci-dessus) concocté par mon camarade blogueur Hervé Suaudeau sur MonAulnay.com (voir pour rappel son article ici), à quelques mois des élections, la majorité autour de Gérard Ségura ne tient plus qu’à un fil qui serait d’ailleurs déjà rompu si certains avaient un peu plus de courage politique. Quoi qu’il en soit, suite à l’événement d’hier soir, les proches du maire sortaient les mouchoirs sur les réseaux sociaux préférant jouer les pleureuses plutôt que de songer une seule seconde à se remettre en cause.
Pourtant, la responsabilité de l’exécutif municipal dans cette situation calamiteuse ne fait aucun doute. A force de traiter avec mépris et arrogance celles et ceux qui avaient le malheur de ne pas penser comme elle, la majorité actuelle a fini par s’enfermer dans une logique froide et sourde incapable de supporter la moindre discussion ou position contradictoire qui remettait en cause ses choix. On pense évidemment aux membres des associations d’urbanisme qui ont tenté en vain de se faire entendre pour plus de concertation dans les projets immobiliers. Mais aussi aux délégués de quartier qui ont tenté de s’emparer en toute bonne foi et confiance des outils de la démocratie participative mais qui en retour ont été systématiquement broyés, dégoûtés au point pour beaucoup d’entre eux de préférer jeter l’éponge.
Aujourd’hui, Gérard Ségura et son entourage en payent le prix. Et personne ne devrait les plaindre. Ils l’ont bien cherché. C’est évidemment bien triste pour Aulnay-sous-Bois qui mérite forcément mieux. Heureusement les municipales de 2014 ne sont plus très loin et apporteront peut-être enfin du changement et de l’apaisement. En attendant, cependant, comme Ulysse jusqu’au libérateur royaume d’Hadès, notre ville est condamnée à errer en des temps incertains comme s’il n’y avait déjà plus de pilote dans l’avion…