Le maire Bruno Beschizza flic et VRP d’Aulnay-sous-Bois dans le journal Le Parisien
Publié le 13 Octobre 2014
SUR LES ÉTAGÈRES de son bureau, des képis et la photo encadrée d'une rangée de CRS. On y reconnaît sans peine le Bruno Beschizza d'il y a vingt ans, calot sur le crâne. Au mur, une caricature de Cabu dédicacée, où l'ancien syndicaliste policier est croqué dans la galaxie de l'ère Sarkozy :Brice Hortefeux, l'ancien préfet de police de Paris Michel Gaudin...
Son passé sous l'uniforme, Bruno Beschizza aime le rappeler. Il en garde le jargon et une priorité revendiquée : la sécurité. Dès son arrivée à la tête d'Aulnay, un audit a été lancé sur la vidéosurveillance -- « Le logiciel ne permettait même pas de lire une plaque d'immatriculation, dans une affaire de vol ! ».
La police municipale tourne désormais 24 heures sur 24, sous la houlette d'un nouveau directeur. Un « ancien de l'Intérieur » a été appelé pour travailler sur la sécurisation des bâtiments publics. Bruno Beschizza vient aussi de reconduire son fameux arrêté « anti-mendicité », attaqué par des associations. Dans les rangs de l'opposition, l'élu PC Miguel Hernandez y voit l'oeuvre de « l'homme de Sarkozy ». « Il veut faire d'Aulnay le laboratoire de la nouvelle politique de l'UMP. Bruno Beschizza, c'est Sécurité, famille, patrie », ironise l'élu, en pointant la participation du maire à la « Manif pour tous » du 5 octobre.
Mais plus qu'un képi, c'est une casquette de « VRP » que l'édile affirme vouloir coiffer aujourd'hui : « VRP d'Aulnay ! Je parle de ma ville partout où je passe ! » Le discours est volontariste : « Je veux attirer les entreprises pour donner du travail aux jeunes, attirer les promoteurs pour leur permettre de trouver un logement. » L'élu entend aussi décrocher, dans le dialogue avec PSA, l'aménagement d'un campus de formation sur le site de l'ancienne usine.
Mais un autre chantier se profile : celui du budget et des économies. Alors que les réunions de préparation commencent, Bruno Beschizza annonce la couleur. « Cette année, il fallait économiser 7 MEUR. L'an prochain, le trou sera de 15 MEUR », indique-t-il. Il n'est pas encore question d'augmenter les impôts. Les coupes à effectuer ne sont pas décidées. Le maire évoque la restructuration des services municipaux -- « 2 600 agents pour une ville de 83 000 habitants, le ratio est gigantesque ». Il veut se concentrer sur les prestations « prioritaires pour les Aulnaysiens » : « Pas question de toucher à la sécurité, la propreté, le matériel pour l'éducation », assure-t-il.
Enfin, des investissements programmés par son prédécesseur sont remis en cause. C'est le cas de la Maison des services publics, ou encore de l'aménagement de la Ferme du Vieux-Pays, censée devenir l'écrin du Centre d'éveil artistique (Créa). « Renoncer à la Maison des services publics, c'est assez symbolique », note le député socialiste Daniel Goldberg, échaudé par le « mauvais climat des conseils municipaux ». Ce dernier dénonce aussi la mise en oeuvre des nouveaux rythmes scolaires, assortie d'une matinée travaillée le samedi : « Un raté complet. On a proposé aux familles les pires conditions possibles, avec une pause très longue le midi. Il faudrait une première évaluation dès les vacances de la Toussaint. »
Source : Le Parisien