Le Front national arrive en tête dans 24 communes sur 40 en Seine-Saint-Denis lors des élections européennes de 2014
Publié le 26 Mai 2014
La liste d’Aymeric Chauprade est arrivée hier soir en tête dans 24 communes sur 40 dans le département, avec une nouvelle abstention record.
Des villes pilotées par l'UMP, le centre, les socialistes et même les communistes n'ont pas résisté. La victoire inédite du FN aux élections européennes hier soir a pris des allures de « vague bleu Marine » en Seine-Saint-Denis, dans un contexte marqué une fois encore par l'abstention record (quatre électeurs sur cinq ne se sont pas déplacés à Villetaneuse). La liste d'Aymeric Chauprade est arrivée en tête dans 24 villes sur 40, totalisant 20,7 % des voix. Et elle n'est devancée que de deux voix par l'UMP à Neuilly-Plaisance. Un raz-de-marée contrastant avec les européennes de 2009, où le FN n'avait dépassé les 10 % qu'à Vaujours.
C'est encore dans cette ville que le parti de Marine Le Pen fait son plus beau score... cette fois avec 33,9 % des voix. Il franchit les 20 % dans la quasi-totalité des communes de droite et du centre (26,4 % à Villepinte, 23,6 % à Aulnay-sous-Bois). Dépité, le patron de l'UMP 93, Philippe Dallier, explique : « En Seine-Saint-Denis, la forte poussée du FN est amplifiée du fait de l'importance des classes populaires qui semblent s'être détournées de la gauche de la gauche. » Et en effet, le parti de Marine Le Pen s'impose dans des villes PCF ou apparentées comme Tremblay (Front de gauche) avec 28 %, Stains et la Courneuve (scores identiques de 20,5 %), mais aussi à Sevran, Clichy, Bondy...
« Nos électeurs en Seine-Saint-Denis avaient une revanche à prendre après les municipales. Nous avions très peu de listes (NDLR : la formation n'avait réussi à boucler que deux listes), ils n'avaient pu s'exprimer », juge Gilles Clavel, responsable du FN dans le département. Ce dernier affirme avoir senti un véritable engouement dans la dernière ligne droite : « La semaine dernière, nous avons distribué 4 600 tracts en deux heures au marché de Drancy. »
Face à cette lame de fond, c'est le Front de gauche qui semble le plus résistant. « Nous sommes en tête à Bobigny, Bagnolet, et nous faisons un bon score à Saint-Ouen, des villes que nous avons perdues aux dernières municipales, ça maintient l'espoir », se console le chef du PC 93, Hervé Bramy.
Côté PS, en tête dans seulement 4 villes (les Lilas, Pantin, le Pré et Neuilly-sur-Marne), la fédération départementale se satisfait d'une « stabilité ». « On résiste », affirme Philippe Guglielmi, premier secrétaire fédéral. Son parti avait été le grand perdant des européennes de 2009 au profit, notamment, des Verts. Ces derniers, qui avaient fini 2e derrière l'UMP (21,7 %) avec 17,1 % il y a cinq ans, ne peuvent se consoler qu'avec Montreuil, où ils sont en tête avec 20,3 %.
Source : Le Parisien