Le Billet de Veritis : Le système PPDA et consorts….

Publié le 11 Janvier 2011

De la « négritude » en littérature.

 

De tous ces gens qui ont du pouvoir ou de l’entregent, qu’ils soient journalistes, écrivains, hommes politiques ou hommes d’affaires, on aimerait pouvoir dire qu’ils sont honnêtes et que leur position n’est due qu’à leur talent. Bien souvent du talent, ils en ont d’ailleurs, et parmi eux celui de savoir s’entourer de quelques collaborateurs plus ou moins précieux…

 

La plupart du temps, les hommes politiques, les sportifs, etc… n’écrivent pas eux-mêmes leurs ouvrages. Trop occupés … et puis écrire est un métier ! Il ne suffit pas d’avoir de la matière, il faut aussi la mettre en forme afin que l’ouvrage soit plaisant à lire. Les plus honnêtes se confient à travers un magnétophone à un interlocuteur qui reprend, avec sa propre écriture, son propre style, les propos qui lui sont confiés. Cela peut se présenter sous la forme de questions et de réponses ou bien celle d’un récit, le tout étant remis en forme et réécrit. Le collaborateur, bien souvent un journaliste, est alors cité et rémunéré pour son travail.

 

Mais il existe aussi un autre forme de collaboration : celle des documentalistes. Jusqu’à présent, rien à redire. Mais pour des biographies, notamment, il arrive, cependant, que ces documentalistes aient un rôle qui dépasse largement celui de la pure documentation pour se transformer en quasi écriture. Et c’est là où le bats blesse….

 

De plus, il arrive aussi que ces fameux collaborateurs eux-mêmes se contentent de plagier des passages entiers d’autres ouvrages, sans bien entendu, citer leurs sources.  Eventuellement, le signataire de l’ouvrage peut lui-même se laisser abuser….C’est dire alors le sérieux de l’entreprise ! Mais, il peut aussi - beaucoup de critiques eux-mêmes ne lisant pas les livres dont ils sont chargés de rendre compte – et suivant le principe classique du « pas vu, pas pris » se laisser aller à quelque facilité…

 

C’est ainsi qu’A. Minc, en publiant une biographie de Spinoza, fut condamné pour plagiat car il reprit in extenso des éléments parfaitement inventés d’une biographie sérieuse sur le fond, mais quelque peu romancée sur la forme. C’est ainsi encore que B.H. Lévy cita des extraits d’un ouvrage écrit par un certain Botul qui n’a jamais existé, puisqu’inventé par un journaliste du Canard enchaîné, F. Pagès.

 

Et puis de temps en temps, les critiques littéraires font leur travail… C’est ainsi que J. Dupuis qui collabore à l’Express a clairement identifié sur une bonne centaine de pages des similitudes étonnantes entre une biographie de Peter Griffin (aujourd’hui décédé) parue en 1989 en France et celle de PPDA qui devrait (ou aurait dû ?) paraître ce mois-ci. Tout cela s’apparentant à une sorte de copier-coller grossièrement maquillé par des synonymes ou des tournures inversées.

 

Pour  leur défense, PPDA et son éditeur, ont expliqué qu’il y a eu « erreur de fichier » et que les journalistes ont reçu un ouvrage dédicacé par PPDA qui n’était pas le bon ! Etrange !... C’est à croire que chez les éditions Arthaud (filiale de Gallimard) on ne signe pas les bons à tirer… C’est accroire aussi l’idée que celui qui dédicace son livre n’a même pas la curiosité de le relire !

 

Bref, nous verrons bien la teneur de l’ouvrage lorsqu’il sortira en librairie ! Suspens donc ! Il y a fort à parier que le corps du délit sera fortement remanié et sérieusement expurgé… Nul doute aussi que des journalistes sérieux se pencheront sur la question pour vérifier tout cela.

 

En attendant, le mal est fait. Cette affaire a eu pour mérite de révéler au plus grand nombre des pratiques que le petit milieu de l’édition connaît parfaitement… et voire même encourage ! Cela  participe malheureusement d’une sorte de délitement des mœurs que l’on observe dans nombre de milieux, censés être prestigieux et ayant pignon sur rue.

 

Et l’on s’étonne après ça, que le Bon Peuple se mette à douter, à propos de ces « élites » autoproclamées censées dispenser la Bonne Parole…. Encore faudrait-il qu’elles fussent crédibles pour que l’on consente à les écouter !

 

Il paraît même que certains blogueurs auraient des « nègres » pour écrire leurs papiers….

 

Rassurez-vous, chers lecteurs d’Aulnay Libre, ces billets sont 100% cousus main.

 

No « negritis » in Veritis !

 

Veritis.

 

 

 

 

Rédigé par Veritis

Publié dans #Le Billet de Veritis

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