La SNCF bichonne les jeunes du 93 !
Publié le 24 Octobre 2013
C’est une belle histoire d’amour qui est en train de s’écrire entre la Seine-Saint-Denis et la SNCF. Les deux parties viennent, hier, de s’engager, et c’est une première, en faveur de l’emploi, du logement et du développement local. En guise de dot, l’entreprise publique a ainsi organisé une session de recrutement à laquelle devaient participer une centaine de candidats issus, en partie, de quartiers sensibles. Trois autres opérations de ce type doivent être menées dans les mois à venir dans le département.
La SNCF est le premier employeur du 93 avec environ 10000 salariés. Une implantation qui s’est renforcée avec l’arrivée du siège de la société en juillet dernier à Saint-Denis. Il s’agit d’un premier pas pour le président (PS) du conseil général, Stéphane Troussel, qui espère voir ce type d’initiatives se multiplier. « Ni le lieu où l’on réside, ni un parcours scolaire chaotique, ni son nom ou son origine ne peuvent justifier l’absence d’accès à l’emploi, martèle-t-il. Nous sommes le poumon économique du Grand Paris. Nous avons du foncier, six pôles de compétitivité, une population jeune et dynamique, bref, nous avons tous les atouts pour réussir. »
La convention prévoit un recrutement important dans les zones urbaines sensibles. Au niveau national, il atteint 19% des effectifs de l’entreprise qui a la volonté de dépasser les 20%. « Nos clients viennent de tous les horizons, il est donc normal que nos agents aussi », confirme François Nogué, directeur général délégué à la cohésion. Mais la convention va plus loin. « Nous avons près de 6000 logements en Seine-Saint-Denis et nous voulons les proposer à nos futurs recrutés afin qu’ils soient au plus près de leur lieu de travail, souligne Guillaume Pepy, le président de la SNCF. Par ailleurs, nous nous engageons aussi à prendre prioritairement des élèves du 93 dans le cadre des stages de 3e. »
Les candidats, qui ont passé leurs tests hier, avaient été présélectionnés par Pôle emploi ou les missions locales. Quatre types de métier étaient proposés : entretien du matériel roulant, entretien du réseau, accueil en gare et sécurité ferroviaire. Dans un premier temps, tous les candidats ont passé un examen éliminatoire sur ordinateur. Puis, les rescapés ont enchaîné avec un entretien. Comme Sofiane. Le jeune homme habite Tremblay mais n’arrive pas à trouver du travail malgré son bac pro, en maîtrise équipement industriel. « Sans expérience, personne ne t’engage, regrette-t-il. Au moins, la SNCF est une grande boîte avec beaucoup de possibilités d’évolution. » Jerry, qui cherche dans la maintenance électrique, estime que ces recrutements sont une belle opportunité. « Quel que soit l’endroit où l’on habite et notre couleur de peau, on est tous traités pareil ici, apprécie-t-il. Tout le monde a ses chances. Moi, je n’ai pas bien réussi la première partie mais grâce à ma motivation, l’entretien s’est bien passé. » Résultat dans 15 jours.
Source : Le Parisien