La mobilisation contre les trains dangereux en gare de Drancy ne faiblit pas !
Publié le 12 Janvier 2014
Ils ne veulent pas relâcher la pression. « Nous allons manifester tous les mois jusqu’en juin », prévient Alain Ramos, président du Corigat. Ce collectif de riverains de la gare de triage organisait hier un défilé entre la mairie du Blanc-Mesnil et la gare de Drancy, site majeur du fret ferroviaire francilien, où transitent chaque année près de 250000 wagons, dont 13000 chargés de matières dangereuses. Environ 300 habitants, élus et membres d’associations ont répondu présent.
Depuis plusieurs mois, le Corigat réclame « l’arrêt du transit et du stationnement de trains transportant des matières dangereuses » au cœur de cette zone fortement peuplée. Une mobilisation qui a pris de l’ampleur après les deux déraillements du mois de décembre, impliquant un wagon (vide) d’acide chlorhydrique et un de déchets radioactifs. Après ce dernier incident, le 23 décembre, l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mené l’enquête et relevé des traces de radioactivité supérieures à la normale sur le wagon sorti des voies.
L’inquiétude gagne les habitants
Pour la première fois, les organisations Greenpeace et Sortir du nucléaire se sont joints au cortège des riverains, hier. « Les pompiers ou la SNCF n’ont aucune formation spécifique en matière de nucléaire. En cas d’accident grave, personne ne sait ce qu’il faut faire pour décontaminer », dénonce Alain Carnini, du réseau Sortir du nucléaire. « Quand on voit les responsabilités de la SNCF et de RFF dans le drame de Brétigny, nous n’avons pas de raisons de leur faire confiance pour Drancy », estime Alain Ramos.
Du côté des habitants, l’inquiétude grandit aussi. « Quand l’alarme s’est déclenchée après les déraillements, on n’a pas su quoi faire, dénonce Nicole, habitante du Blanc-Mesnil. On n’a aucune instruction! Je recevais de la famille, ils ont préféré partir en courant… Je me demande si je ne vais pas acheter des masques à gaz. »
Dans le cortège hier avec de nombreux élus et partis politiques, le maire (PC) du Blanc-Mesnil, Didier Mignot, a annoncé la tenue d’un comité local d’information avant le 15 février. « Le ministre des Transports, Frédéric Cuvilier, me l’a confirmé il y a deux jours », indique l’élu, qui a également saisi le tribunal administratif pour demander une enquête en urgence. « Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités », martèle Didier Mignot.
Source : Le Parisien