L’A1 paralysée après un feu dans un camp rom à la Courneuve
Publié le 16 Janvier 2014
A l’arrêt de bus Parc des Sports, une mère de famille porte dans ses bras un enfant de 2 ans emmitouflé dans une grosse couverture. Deux autres, de moins de 10 ans, sont assis près d’elle en attendant le retour du père. Leurs affaires tiennent dans un chariot de supermarché. A midi hier, c’étaient les seuls occupants qui restaient du terrain de l’avenue Roger-Salengro, en contrebas de l’autoroute A 1. La police était venue pour procéder à une évacuation ; il leur a fallu gérer un incendie.
« La plupart des occupants étaient déjà partis d’eux-mêmes à notre arrivée », explique une porte-parole de la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui accompagnait l’intervention de police. « Vers 10 h 30, il ne restait plus qu’un petit groupe qui partait et un baraquement était en feu », poursuit-elle, convaincue que le feu a été mis délibérément par des occupants du terrain, avant leur départ. La préfecture précise que l’évacuation fait suite à une décision de justice, rendue par le tribunal administratif de Montreuil, le 13 août. Ce terrain d’environ 3 000 m² est propriété de la Dirif, la direction des routes d’Ile-de-France, et quelque 200 personnes y avaient élu domicile.
Les anciens occupants du terrain en déroute
Une centaine de pompiers sont intervenus vers 11 heures. Une épaisse fumée a envahi le ciel, obligeant les secours à procéder à la fermeture de l’autoroute A 1, qui passe juste au- dessus. Les secours ont eu recours à un bras élévateur équipé d’une lance incendie. « Cela permet d’intervenir au plus proche sans faire prendre de risques aux sapeurs-pompiers, et d’éteindre plus rapidement le foyer », explique le commandant Eric Moulin, porte-parole de la brigade des sapeurs -pompiers de Paris.
Le feu a été éteint à 13 h 45 et la circulation a pu totalement reprendre à 14 heures, mais les pompiers ont organisé une surveillance à partir de 15 heures. Douze hommes sont restés sur place pour veiller à ce que l’incendie ne reprenne pas. La fumée aurait pu provoquer des accidents sur l’autoroute A 1. GRDF a également été mobilisé, mais aucune explosion de gaz n’a eu lieu et aucune victime n’a été recensée.
La préfecture précise que des diagnostics sociaux ont été diligentés les 8 août et 2 décembre. « Des hébergements avaient été réservés pour les quelques familles qui s’étaient manifestées mais aucune ne s‘est présentée», ajoute la préfecture. « On ne sait pas où aller, est-ce que quelqu’un peut nous aider ? » demandait hier, à l’arrêt de bus, la mère de famille dans un français difficile à comprendre.
Une cinquantaine de camps illicites sont actuellement recensés sur le département par la préfecture, qui évalue à un peu moins de 3 000 le nombre de Roumains et Bulgares roms qui y vivent.
Source : Le Parisien