De l’amiante dans les murs de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois
Publié le 30 Janvier 2015
Il y avait de l'amiante dans les murs de l'usine PSA à Aulnay, aujourd'hui en pleine démolition. Le constat n'a rien d'étonnant. Le site industriel a été construit au début des années 1970, à une époque où le matériau, très résistant, était encore largement utilisé dans le bâtiment (il n'a été interdit en France qu'en 1997).
Mais alors que les travaux avancent, l'inquiétude grandit parmi les quelques salariés encore présents sur le site, à commencer par les représentants syndicaux.
La semaine dernière, le sujet s'est invité lors d'un comité d'établissement. Dans une motion, les représentants du personnel évoquent « des quantités massives d'amiante et autres produits dangereux » découverts sur le site aulnaysien.
Ce qui les préoccupe, ce n'est pas tellement le chantier en lui-même -- dont PSA assure qu'il respecte les règles en vigueur, avec l'établissement d'un document technique amiante (DTA) et des visites régulières des services de l'Etat. Mais les syndicalistes s'émeuvent surtout de n'avoir « jamais eu connaissance de l'existence de ces substances au sein de l'usine ».
Mohamed Khenniche, délégué Sud, raconte ainsi être allé, avec quelques collègues, à l'atelier de peinture. Intrigués par les panneaux de chantier faisant référence à l'amiante, ils ont poussé la porte du bâtiment : « Nous sommes tombés nez à nez avec des ouvriers qui portaient des combinaisons et des masques ! De ce qu'on a pu voir, ils avaient juste démonté quelques machines, mais pas encore démoli les murs. Ils avaient l'air très surpris d'apprendre que nous avons travaillé dans ces locaux sans protection ».
Du côté de PSA, on juge ces craintes sans fondement : « Il y a effectivement de l'amiante un peu partout sur le site, mais il s'agit exclusivement d'amiante non fibreux. Il était contenu dans certains matériaux en dur, il ne risquait pas de se disperser dans l'air. Il n'y avait aucun danger lorsque l'usine était en activité. PSA s'est toujours assuré de l'état de ses installations, en instaurant des audits sur tous ses sites depuis 1993, avant même qu'une réglementation soit instaurée sur le sujet. »
Les élus au comité d'établissement envisagent toutefois de saisir la justice, « afin de faire expertiser l'établissement et, le cas échéant, engager la responsabilité de tous ceux qui auraient causé un préjudice à la santé et/ou la sécurité des travailleurs ».
« La situation est d'autant plus compliquée qu'à Aulnay, les comités d'hygiène et de sécurité, qui s'occupent en principe de ces questions, ont été dissous en juillet dernier. Les comités d'établissement et réunions de délégués du personnel doivent aussi disparaître à la fin du mois de janvier », souligne un représentant du SIA (Syndicat indépendant de l'automobile).
Source : Le Parisien