Briser la glace...
Publié le 18 Janvier 2010
L'avantage d'une balade à vélo le dimanche après-midi, c'est que la circulation est relativement modérée. Ainsi, on peut prendre un véritable plaisir à parcourir la ville du Pont de l'Union à Chanteloup, du Soleil-Levant à la cité de l'Europe, puis les Merisiers et enfin la rue des Saules... Evidemment...
Pendant cette balade, donc, je suis tombé sur l'arrêt de bus de la Croix Rouge dont les vitres ont été cassées. En photo on dirait presque des morceaux de glace, comme un rappel des derniers jours d'hiver. Sur l'arrêt il y a cette inscription : Aulnay-sous-Bois ville accueillante, verdoyante et performante. Pas très accueillante pour les arrêts de bus visiblement. Ni pour les cabines téléphoniques non plus, apparemment, puisque celle située aux abords du collège Christine de Pisan a également vu une de ces vitres voler en éclats. En photo on dirait presque de la neige.
Tout en pédalant, je me demandais pourquoi on pouvait en arriver à exploser des vitres. Est-ce un moyen d'exprimer une colère, une frustration ? Est-ce une façon de se faire entendre lorsque le monde est sourd autour de vous, d'exprimer le besoin de parler alors qu'il n'y a plus personne pour dialoguer avec vous ? La communication serait-elle rompue entre les gens ?
Une balade à vélo cela a l'air très anodin à première vue, et pourtant parfois vous arrivez dans un quartier avec votre chasuble jaune et on vous regarde un peu bizarrement genre qui c'est celui-là il a une drôle de tête ce mec-là, il est pas du quartier quoi. Alors en l'espace de quelques secondes vous mesurez l'étendue des préjugés, des aprioris, des idées préconçues, enfin toutes ces choses que l'on éprouve parfois lorsque l'on ne connait pas l'autre et qu'on ne prend pas le temps de parler avec lui.
Plus loin, rue de Savoie, je suis passé un peu vite sur une priorité à droite. J'ai fait un signe de la main en guise d'excuse à l'automobiliste, qui m'a répondu par un sourire beau comme un Arc en ciel. Alors je me suis dit que tout n'était sans doute pas encore perdu... Que finalement, pour entamer le dialogue il fallait peut-être commencer par un sourire... Je sais, cela peut paraitre naïf, mais c'est peut-être une des clés... En tout cas c'est une piste à explorer, une autre manière de briser la glace...
Stéphane Fleury.