Aulnay-sous-Bois – Villepinte : les détenus de la prison de Villepinte pourraient être soignés aux urgences de l’hôpital Ballanger

Publié le 18 Janvier 2013

HOPITALBALLANGER.jpg« Hier, la direction de l’hôpital Ballanger a proposé à l’agence régionale de santé de réintégrer l’équipe de l’unité de soins de la prison de Villepinte au sein de l’hôpital, dont elle relève, et que les détenus soient désormais soignés aux urgences de Ballanger, dans un box dédié. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail doit se réunir aujourd’hui.

Le personnel exerce son droit de retrait depuis mardi. Après l’agression d’un ophtalmologiste, qui s’est fait lacérer le visage le 7 janvier par un détenu, et des menaces répétées contre une préparatrice en pharmacie, ces médecins, infirmiers, secrétaires ou dentiste estiment qu’ils ne sont plus en sécurité pour soigner sereinement les patients. Car, pour eux, passée la porte des salles de consultation, les détenus sont avant tout des patients. « A part les préparatrices en pharmacie de l’hôpital, qui tournent, on est tous volontaires pour travailler ici », résume un infirmier.

Sans un deuxième surveillant, pas de reprise du travail

Réunie au mess de la maison d’arrêt, l’équipe a l’air soudée et motivée. Ça n’est pas pour les 97 € de prime mensuelle de risque. Juste parce qu’en prison ils se sentent « plus utiles ». Selon eux, 120 détenus passent chaque jour. Et ils craignent de ne pas trouver le même sens à leur travail s’ils retournent à l’hôpital.

Ils ont obtenu des engagements, comme un détecteur de métaux, mais pas ce deuxième surveillant sans lequel ils refusent de reprendre le travail. Il y en a un seul pour l’instant. Les deux salles d’attente de 14 places, fermées à clé, sont insuffisantes pour contenir tous les détenus en attente d’une consultation dans les box. « Parfois, ils sont plusieurs dizaines dans le couloir », détaille la dentiste. « Notre part du contrat est d’assurer les soins de la population carcérale, que l’administration pénitentiaire assume la sienne en assurant la sécurité du personnel », résume le docteur Daniel Zarka, chef de pôle.

Mais l’administration pénitentiaire — qui ne s’exprimait toujours pas hier sur le sujet — ne semble pas prête à céder. Par crainte d’un effet boule de neige? A l’arrêt de bus devant la prison, mercredi, un détenu libéré estime « les médecins indispensables en prison. On a tous un jour une rage de dent, et on fait quoi dans ces cas-là? »« 

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Santé

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S
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R
J'avais eu un jour à escorter dans cet hôpital, avec un collègue, un individu dont l'état de santé avait été jugé compatible avec sa retenue douanière (équivalent d'une garde à vue). La seule unité<br /> cardio proche de Roissy était à ce moment à Robert Ballanger.<br /> <br /> <br /> On s'était pointés aux Urgences. Et là... Une vraie cour des miracles, avec des lits entreposés à même le couloir qui tenait donc lieu de salle d'attente, des patients juchés tant bien que mal sur<br /> ces lits.<br /> L'un d'eux, à moitié ensuqué, était même attaché au montant du lit, tandis qu'une femme elle aussi attachée hurlait dans une pièce voisine.<br /> <br /> Le personnel médical a donc déjà à gérer ce type de patients, si en prime on leur impose des détenus, parfois violents, sous la surveillance d'un seul gardien, je comprends tout à fait leur droit<br /> de retrait.<br /> <br /> En outre, je me rappelle que, lorsque le médecin avait consulté notre gars, nous n'avions pas été autorisés à rester dans la pièce, secret médical oblige, et nous avions dû attendre à la porte. Il<br /> se trouvait que, par chance si je puis dire, le gars en question était âgé, cardiaque et ne présentait donc pas de risques pour le personnel.<br /> <br /> Mais quid d'un individu violent prêt à tout pour s'enfuir ?...
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