Aulnay-sous-Bois, fermeture de l'école maternelle du Bourg : l'incompréhensible double jeu du maire Gérard Ségura
Publié le 15 Décembre 2011
Résumons les choses simplement. Forts d'une pétition de deux cent signatures, les parents d'élèves de la liste FCPE de l'école maternelle du Bourg, élue à une large majorité, écrivent au préfet de Seine-Saint-Denis pour l'alerter des dangers que courent les enfants scolarisés dans des préfabriqués délabrés suite à l'allongement de la durée des travaux de dépollution de l'ancienne usine d'amiante.
Interpellé de la même manière sur ce sujet, le maire Gérard Ségura semble faire la sourde oreille. Qu'à cela ne tienne, une petite quinzaine de ces mêmes parents d'élèves organisent un concert improvisé de casseroles un soir de conseil municipal afin d'engager le dialogue et rompre ce silence embarrassant. Sans plus de succès.
Etrangement, en parallèle, un autre groupe de parents d'élèves de la même école, dont la légitimité n'est pas en cause puisqu'ils sont eux-mêmes élus bien que moins largement, organise sa propre action en recevant cette fois-ci un traitement bienveillant de ce même Gérard Ségura qui écrit de son côté au sous-préfet et programme une visite aujourd'hui des préfabriqués sans prévenir la liste FCPE mentionnée dans le paragraphe ci-dessus (voir le communiqué ici). Monsieur Ségura serait-il atteint du syndrome Docteur Jekyll et Mister Hyde ?
Plus sérieusement, comment peut-on en arriver là sur une question aussi vitale que celle de la sécurité des enfants qui est l'affaire de tous ? Le maire d'une ville n'est-il pas censé savoir prendre de la hauteur pour rassembler au delà de ce qui pourrait a priori diviser les parents ou les habitants ? N'est-ce pas son devoir premier lorsqu'une situation potentiellement conflictuelle se présente de calmer le jeu plutôt que de souffler sur les braises ? Ainsi, de ce point de vue, n'aurait-il pas été plus judicieux de mettre simplement tous les parents d'élèves, quelle que soit "l'étiquette", autour d'une table pour poser clairement et sereinement les problèmes et envisager ensemble des solutions expliquées et acceptées de tous plutôt que de jouer la carte de la division ?
Franchement, de quoi le maire peut-il avoir peur ? Que la gestion pénible de cette fin de chantier de dépollution ne perce dans les médias ? Cette crainte est en soi un non sens. Quoi qu'on en dise, Gérard Ségura et son équipe ont parfaitement tenu leurs engagements sur cette question. Les bâtiments ont été démolis sous bulle étanche en toute transparence et dans des conditions de sécurité maximale.
Tout au plus peut-on reprocher aux élus de ne pas avoir mesuré dans quoi ils s'embarquaient. Mais avaient-ils toutes les clés en main pour clore cet épineux dossier dans des conditions optimum ? Entre la mauvaise foi du CMMP qui n'a jamais facilité les choses, l'imbroglio judiciaire long et incertain, l'étendue de la pollution des sols, l'absence de financements, rien n'aura été simple dans cette histoire. Mais, au moins, l'exécutif municipal aura-t-il eu le courage de prendre ses responsabilités et d'agir face à ce scandale sanitaire. De ce point de vue, personne ne pourra le blâmer d'inertie.
C'est pourquoi, dans ces conditions, "l'affaire des Algeco" de l'école maternelle du Bourg, où des parents d'élèves et des enseignants demandent simplement pour les enfants des conditions de scolarité décentes parait surréaliste compte-tenu des difficultés rencontrées pendant tout le déroulement du chantier. Il incombait à la municipalité, qui a déjà englouti près de 15 millions d'euros depuis le début de la dépollution, d'apporter des solutions concrètes et visibles pour rassurer tout le monde. Quel qu'en soit le prix. Changer ou louer de nouveaux Algeco à installer pendant les vacances scolaires ou même utiliser les locaux vacants d'une autre école, il y avait forcement une porte de sortie par le haut qui aurait évité cette mascarade inacceptable qui consiste à écouter une liste de parents d'élèves et pas l'autre.
A vouloir se lancer dans un incompréhensible double jeu, Gérard Ségura pourrait finir par perdre en crédibilité et voir cette fin de chantier se retourner contre lui...