Immobilier : tout le monde veut habiter à Aulnay-sous-Bois !
Publié le 17 Mai 2021
Cela fait vingt-cinq ans que Fabrice Zelinsky est agent immobilier à Aulnay-sous-Bois et il n’a jamais vu ça : « Avant le Covid, on avait un portefeuille de 70 biens. Actuellement, je n’en ai que 11. Ça montre bien la tension qu’il y a », lâche le responsable de l’Immobilière du Centre. Cette ville de Seine-Saint-Denis a toujours connu un marché dynamique, mais la crise sanitaire a accentué l’attrait de la commune grâce à ses prix abordables et sa proximité avec Paris (30 minutes en voiture, 20 en RER B à partir de la gare).
« Les biens se vendent comme des petits pains. Ce qui se vendait en trois mois l’est en trois jours, voire en une journée », reprend le professionnel. Autre constat partagé par plusieurs agents sur le terrain : les prix ont augmenté de presque 10 % en un an ! Un constat bien loin des + 0,9 % annuels affichés par la plate-forme d’estimation immobilière Meilleurs Agents. Selon elle, le prix moyen des appartements (3218 euros le mètre carré, entre 1601 euros et 4988 euros en fonction des quartiers) est plus élevé que celui des maisons (2948 euros le mètre carré, de 1847 euros à 4604 euros).
«Il y a plus de maisons que d’appartements»
Une originalité due au fort tissu pavillonnaire de la ville (42 % de maisons, l’un des taux les plus importants de petite couronne) : « Il y a plus de maisons que d’appartements donc quand les gens veulent un appartement, c’est plus cher », confirme Olivier May, directeur de l’Agence centrale May, présente sur la commune depuis 73 ans.
La différence s’explique également par la bonne rentabilité locative des petites surfaces (F1, F2) : « On a pas mal d’investisseurs intéressés car avec le RER qui amène à Paris en 15/20 minutes, les loyers sont chers », précise Fabrice Zelinsky. Ce dernier a ainsi vendu un 20 mètres carrés à 95000 euros, soit 4750 euros le mètre carré ! Son collègue cite, lui, l’exemple d’un studio de 34 mètres carrés vendu 156 500 euros dans le quartier Anatole-France, situé au nord de la gare.
Géographiquement, les prix les plus élevés se retrouvent au sud, dans les quartiers situés autour de la gare RER. « Le centre-ville s’est un peu gentrifié avec l’arrivée de nouveaux commerces boulevard de Strasbourg. Ceux qui arrivent à Aulnay avec l’image des cités chaudes et des faits divers voient aussi une autre image de la ville avec un centre agréable », estime Fabrice Zelinsky.
Un marché de report pour les Parisiens
Si la clientèle locale forme le gros des acheteurs, Aulnay est clairement, et encore plus depuis la crise sanitaire, un marché de report pour les Parisiens et les habitants des villes touchant la capitale comme Pantin, Montreuil, Le Pré-Saint-Gervais… « Tous veulent une maison pas trop chère. En janvier, j’en ai vendu une 335 000 euros à des gens du XVIIIe arrondissement. Elle faisait 110 mètres carrés avec 300 mètres carrés de terrain dans le quartier Anatole-France. C’est parti en une semaine, sans négociation », lâche l’expert.
Les établissements scolaires privés, comme l’Espérance, situé dans le même secteur, ou le Protectorat Saint-Joseph, situé plus au nord, joue également sur l’attractivité du quartier où ils sont situés. Plus nombreux qu’avant, les Parisiens sont-ils pour autant « responsables » de l’augmentation des prix ? « Non, rétorque le patron d’agence. Ce ne sont pas les seuls qui achètent. Il y a juste plus de demande qu’avant. » Le tissu pavillonnaire étant riche, les maisons partent bien où qu’elles soient comme ce bien de 70 mètres carrés avec 387 mètres carrés de terrain situé près du canal de l’Ourcq vendu 340 000 euros.
Les prix les plus bas se trouvent dans les quartiers nord, plus éloignés de la gare et où se trouvent les cités regroupant des logements sociaux. Sur la carte de Meilleurs Agents, une zone rouge (prix supérieurs à 3250 euros le mètre carré) sort du lot. D’après les agents, elle correspond à la vente d’appartements de programmes neufs construits vers 2015. « J’ai vendu deux appartements à plus de 3000 euros du mètre carré. Les immeubles sont récents et pas loin de la future gare du Grand Paris Express », reprend Fabrice Zelinsky. Celle-ci permettra en 2025, grâce à la ligne 16, de rejoindre La Défense en vingt-cinq minutes, contre cinquante-cinq actuellement. 370 logements neufs y sont prévus ainsi que des commerces, une crèche… Mais le professionnel le reconnaît : le secteur n’est pas le plus recherché : « Ça peut le devenir. C’est un pari sur l’avenir », pointe-t-il.
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Source article : journal Le Parisien / Source image 1 : Aulnaylibre.com / Source image 2 : journal Le Parisien