Un haut responsable de l’organisation terroriste ETA arrêté en Seine-Saint-Denis

Après 12 ans de clandestinité, sa cavale a pris fin ce mardi en région parisienne. Les ministères de l'Intérieur français et espagnol ont en effet annoncé l'arrestation mardi matin à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) d'Egoitz Urruticoechea Lasquibar, un haut responsable de l'ETA.

Condamné en France par contumace à deux fois quatre ans de prison pour ses liens avec le groupe terroriste ETA, Egoitz Urruticoechea Lasquibar était en fuite depuis 2003. Il faisait l'objet de deux mandats d'arrêt émis par les autorités de l'Hexagone. La police française croyait déjà avoir interpellé Egoitz Urruticoechea Lasquibar en mars 2014 dans le sud de la France, mais s'était en réalité trompé de cible. Cette fois, pas de doute, l'homme arrêté à Saint-Denis est bien le terroriste présumé recherché par les polices espagnole et française depuis plus de dix ans.
Egoitz Urruticoechea Lasquibar n'est autre que le fils de «Josu Ternera», dirigeant historique de l’ETA, en fuite depuis 2002. Elu député en 1988 d’Herri Batasuna (parti nationaliste radical) aujourd’hui dissous, ce dernier est lui aussi recherché en vertu d’un mandat d’arrêt européen délivré en juin 2005 par l’Audience nationale espagnole. Il est soupçonné d’être impliqué dans l’attentat du 11 décembre 1987, où l’explosion d’un véhicule tout près du quartier général de la Garde civile de Saragosse (Espagne) avait tué 11 personnes dont 5 enfants.

L'arrestation de son fils ce mardi matin s'ajoute à celle de deux autres membres de l'organisation terroriste basque il y a quelques jours. Fin septembre, deux chefs présumés de l’ETA avaient en effet été arrêtés dans les Pyrénées françaises, mis en examen par des juges antiterroristes à Paris et écroués, après plusieurs années de cavale. Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue espagnol et Jorge Fernandez Diaz soulignent «la grande efficacité de la coopération antiterroriste entre la France et l’Espagne».

Rendue responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte armée pour l'indépendance du Pays basque et de la Navarre, l'ETA n'a plus commis d'attentat en Espagne depuis août 2009 et avait annoncé le 20 octobre 2011 mettre fin définitivement à la violence. Le groupe armé est classé «organisation terroriste» par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Source : Le Parisien