La hausse des tarifs de la cantine à Aulnay-sous-Bois passe mal

Publié le 6 Octobre 2015

La hausse des tarifs de la cantine à Aulnay-sous-Bois passe mal

« Vous payez la cantine plus cher, cette année ? » La question arrache un rire grinçant à ce groupe de mamans, devant l’école Louis-Aragon, à Aulnay. La révision des tarifs de restauration scolaire, votée lors du conseil municipal de juin, fait grincer des dents dans cette commune où plus de 6 500 enfants déjeunent à l’école.

Le tarif, appliqué en fonction des revenus des familles, était autrefois compris entre 0,71 € et 5,62 €. Il oscille désormais entre 1,25 € et 5,80 €. Le calcul prend désormais aussi en compte les « ressources », ce qui inclut les versements de la Caisse d’allocations familiales.

La mesure frappe au porte-monnaie bon nombre de parents, surtout dans les couches modestes. Dans le quartier populaire du Gros-Saule, une mère de famille lève les yeux au ciel. « Je payais 10 € par enfant et par mois, l’an dernier, explique-t-elle. Cette année, le tarif a triplé ! » Or, quatre de ses enfants fréquentent la cantine, deux en élémentaire et deux en maternelle. Maman d’un nourrisson, elle n’imagine pas les faire manger à la maison : « Avec un bébé, j’ai déjà peu de temps. Si je fais un aller-retour supplémentaire entre l’école et la maison, ça devient vraiment compliqué… » Julienne et Assia, deux autres mères d’élèves, se lamentent aussi : « On gratte le fond de nos poches, encore et encore… »

Dans l’entourage de Bruno Beschizza, le maire LR, on assume cette hausse des prix, censée épargner les classes moyennes et les familles monoparentales : « Auparavant, le système était tellement attractif qu’aucours de l’année scolaire 2014, on est passé de 50 % d’enfants inscrits à la cantine à 75 % ! » Et on souligne que le prix maximal d’un repas reste nettement inférieur à son « coût réel », estimé à 11,60 € (incluant aussi bien l’achat des denrées, la masse salariale, l’acheminement des repas…).

« Pour les situations d’extrême précarité, il est possible d’avoir une aide exceptionnelle du Centre communal d’action sociale », ajoute la mairie. « C’est vrai que les tarifs d’Aulnay restent moins chers qu’ailleurs. Mais le mode d’inscription a aussi changé. Personnellement je ne paie pas plus cher par repas, mais on me facture quatre déjeuners, même si ma fille ne va à la cantine que deux fois dans la semaine », souligne Christelle Dauvin, représentante FCPE à l’école du Bourg 1.

Dans les rangs de l’opposition, on s’insurge : le parti communiste affirme dans un tract que la cantine est « devenue financièrement inabordable pour beaucoup de parents d’élèves ». Pour l’heure, les demi-pensionnaires à Aulnay sont aussi nombreux que l’an dernier. La municipalité, qui voulait inscrire en priorité les écoliers dont les deux parents travaillent, n’a finalement refusé personne.

La sélection sera-t-elle financière ? Certains hésitent, comme cette maman : « Je vais essayer de ne pas inscrire mes enfants. Pourtant, je cherche du travail, j’ai besoin de temps pour aller aux rendez-vous. Mais je n’ai pas les moyens de payer autant. J’essaierai de m’arranger avec des copines, des voisins… »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Education, #Finances

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J
C'est le principe de la solidarité RV.......
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R
Le prix unitaire des repas est de 11,60 euros, hors aides et subventions.<br /> Dans 1 mois normal, càd sans jours fériés etc, on peut compter une vingtaine de repas.<br /> <br /> 20 x 11,60 = 232 euros mensuels<br /> <br /> Pour une famille payant le tarif le plus élevé, 5,80 euros par repas :<br /> <br /> 20 x 5,80 = 116 euros<br /> <br /> L'une des mères de famille interviewée, mère de 5 enfants dont 4 scolarisés, indique qu'elle payait jusqu'ici 10 euros par mois, par enfant.<br /> <br /> Soit 20 repas = 10 euros<br /> <br /> Le différentiel est énorme.<br /> La solidarité pour tous a un coût...
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