Grosse déception des habitants d’Aulnay-sous-Bois après l’élection de François Hollande ?
Publié le 15 Septembre 2015
Aulnay-sous-Bois
DES QUARTIERS OUBLIÉS DE L’EMPLOI
Encore un matin. La gare RER d’Aulnay-sous-Bois absorbe les silhouettes sous un soleil fuyant. En silence, elles grimpent dans le wagon vers le charbon. Stéphane, lui, est posté au café du centre, à quelques mètres de la gare. Il marque l’arrêt, tous les matins de la semaine, après avoir déposé ses deux marmots à l’école. Stéphane, 39 ans, est au chômage depuis quelques mois. La petite boîte de coursiers qui l’employait a éteint la lumière. Depuis, il prépare sa reconversion dans un emploi en vogue dans les quartiers: «Je veux être ambulancier», lâche-t-il fièrement. En attendant, il compte ses sous et compte surtout sur le salaire de sa femme, assistante de direction. «Pour le moment, le plus compliqué pour moi, ce n’est pas l’argent mais plutôt la fierté. Dire à mes gosses que je n’ai pas de boulot», soupire-t-il. Fâché, il ajoute: «Dans mon quartier, la Rose des vents, un jeune sur deux est au chômage, pendant que François Hollande donne de l’argent aux entreprises qui refusent d’embaucher des jeunes de banlieue.» Stéphane a voté François Hollande en 2012. Aujourd’hui, il regrette.
A Aulnay-sous-Bois, on croise des déçus à tous les coins de rue. D’ailleurs, en 2014, lors des municipales, le très droitier Bruno Beschizza a éliminé le maire PS sortant, Gérard Ségura avec près de 60% des voix au second tour. La fermeture de l’usine Peugeot en 2013 n’est pas étrangère à ce désamour. Seuls 240 des 3 000 salariés de PSA vivaient à Aulnay, mais tous les habitants ont un ami, un voisin, qui a travaillé sur les lignes de production. Nombreux sont ceux passés pour un job d’été, un boulot en intérim. Aujourd’hui, plus rien. Et il faut trouver un coupable. «S’il y a autant de personnes déçues c’est parce qu’elles avaient misé gros sur François Hollande, surtout après le passage de Sarko», argumente Stéphane avant de payer l’addition. Et de s’éclipser.
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