Budget en baisse pour le dépistage des cancers en Seine-Saint-Denis
Publié le 25 Août 2015
Les budgets consacrés au dépistage organisé du cancer du sein et du cancer colorectal sont en baisse en Seine-Saint-Denis. L’assurance-maladie et l’Agence régionale de santé (ARS) vont verser moins d’argent au Comité départemental des cancers (CDC), groupement d’intérêt public qui gère le dispositif.
« En 2015, les dépistages pourront avoir lieu comme d’habitude. Mais l’année suivante, ce sera peut-être compliqué », s’inquiète Pierre Laporte, vice-président (Front de gauche) du conseil départemental en charge de la santé, et président du CDC.
« L’année prochaine, on verra », relativise Nathalie Catajar, médecin-directeur du CDC. Elle estime que les actions de dépistage ne sont pas menacées « dans les deux années qui viennent ». Elle a présenté un budget déjà resserré pour 2015, en baisse de 4,9 %, à hauteur de 1,8 M€, grâce à une série d’économies. « On fera tout pour respecter les taux directeurs de la Sécurité sociale. S’il y a des difficultés, j’espère que nous pourrons dialoguer. »
La Caisse primaire d’assurance-maladie a annoncé une baisse de sa contribution de 1,5 % cette année, puis de 6 % et 7 % en 2016 et 2017, qu’elle justifie en invoquant la mise en circulation de nouveaux kits de dépistage pour les tumeurs du colon. Leur achat est désormais financé par la Caisse nationale, « et ne pèse donc plus sur le budget du comité des cancers ». L’ARS versera aussi une subvention en diminution (491 017 €, soit 10,3 % de moins par rapport à 2014), indiquant qu’elle ne fait que l’ajuster au budget voté par le comité départemental du cancer.
80 000 examens en 2014, totalement pris en charge
En 2014, 39 000 femmes du 93 ont bénéficié du dépistage du cancer du sein, visant la tranche des 50-74 ans. Elles sont invitées par courrier tous les deux ans à réaliser une mammographie et un examen clinique, pris en charge à 100 %. Le 93 fait partie des rares départements où un même résultat peut faire l’objet de trois lectures (au lieu de deux), pour améliorer la détection de la maladie. Pour le cancer colorectal, 40 510 tests ont été réalisés en 2014, au sein du public « à risques » (entre 50 et 74 ans). Là aussi, la prise en charge est totale : le test est à retirer auprès du médecin traitant, à réaliser chez soi, puis à renvoyer dans une enveloppe préaffranchie. Les analyses ne coûtent pas un centime au patient.
CLÉS
2 600 morts de cancer chaque année en Seine-Saint-Denis.
166,4 décès par cancer pour 100 000 personnes en Seine-Saint-Denis (contre 156,3 en Ile-de-France et 164,4 en France métropolitaine).
39 000 femmes ont subi un test de dépistage du cancer du sein en 2014, pris en charge à 100 %.
40 510 tests du cancer colorectal réalisés en 2014.
424 cas de cancer colorectal et 1 268 polypes à risques ont été découverts en Seine-Saint-Denis, grâce aux campagnes de dépistage depuis 2006.
Source : Le Parisien