Un portable d’alerte sauve la vie d’une mère séquestrée à Aulnay-sous-Bois
Publié le 22 Juillet 2015
« Le portable d'alerte a probablement sauvé la vie de cette femme », s'exclame avec soulagement Ernestine Ronai, responsable de l'Observatoire de la violence envers les femmes en Seine-Saint-Denis. Samedi, vers 19 heures, la ligne dédiée aux femmes battues retentit chez Mondial Assistance.
Au bout du fil, une voix paniquée réclame de l'aide. L'interlocutrice raconte que son ex-mari l'a enfermée depuis cinq jours chez elle à Aulnay-sous-Bois, avec ses trois enfants. Aussitôt l'opérateur répercute l'appel, comme le protocole « Femmes en très grand danger » le prévoit, sur le canal dédié de la police.
Une patrouille part aussitôt sur les lieux. Le mari violent est interpellé. Sa femme et ses enfants enfin délivrés. Mis une nouvelle fois à l'épreuve des faits, ce dispositif, imaginé par l'Observatoire en 2009 a parfaitement fonctionné. « Il est maintenant bien connu de tous, magistrats, policiers, travailleurs sociaux, associations... Nous avons réussi à créer un maillage protecteur pour ces femmes », explique Ernestine Ronai.
Ce téléphone spécial équipé de trois numéros enregistrés est attribué uniquement aux femmes victimes de conjoints très violents. Selon un protocole bien rodé. L'association SOS Victimes 93 évalue les femmes « à risques ». Après enquête le procureur de la République confie le précieux téléphone.
Son concubin condamné à plusieurs reprises
A Aulnay, cette jeune femme de 31 ans avait été équipée du portable il y a un mois. Son concubin a été condamné à plusieurs reprises pour des violences conjugales et des menaces de mort. « Il était sous le coup d'un sursis et avait interdiction d'entrer en contact avec elle », indique le Parquet. Le service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) chargé de l'évaluer pendant son contrôle judiciaire avait souligné sa dangerosité. Un signalement sera effectué auprès d'un magistrat qui aboutira à l'attribution du téléphone. « Ce dispositif est très rapide », insiste Ernestine Ronai. Le maniement du téléphone est simple. Il comporte un bouton d'appel d'urgence préprogrammé.
A Aulnay, la parade aurait pu échouer. Le geôlier avait pris soin de confisquer le portable et l'avait dissimulé dans l'appartement. Ce n'est qu'au bout de cinq jours que la victime parviendra à mettre la main dessus et à donner l'alerte.
Source : Le Parisien