Autorisation d’ouverture le dimanche pour O’Parinor à Aulnay-sous-Bois !
Publié le 22 Juillet 2015
« C'est la cerise sur le gâteau ! » Et il était déjà de taille pour Karl Tailleux : 63 000 m 2, 210 boutiques, 30 restaurants, un cinéma UGC de 14 salles... Telles sont les mensurations du poids lourd O'Parinor, à Aulnay-sous-Bois, l'un des cinq plus gros centres commerciaux d'Ile-de-France.
La cerise, pour son tout nouveau directeur, âgé de 27 ans, c'est l'ouverture dominicale. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Philippe Galli, a en effet pris un arrêté de création d'un Puce (périmètre d'usage de consommation exceptionnelle), qui offre la possibilité au centre commercial d'accueillir les clients le dimanche. La ville d'Aulnay et la direction du centre le réclamaient depuis septembre 2013.
« Notre objectif, c'est de démarrer en décembre, avec les traditionnels dimanches ouverts de fin d'année, et de ne plus s'arrêter », indique Karl Tailleux. D'ici là, le jeune directeur se promet de convaincre 70 à 80 % des commerces de fonctionner sept jours sur sept. Dans le cadre du Puce, chaque enseigne doit en effet déposer sa propre demande. Entre cinq et dix ont déjà franchi le pas. « Pas question d'ouvrir -- ce qui entraîne des frais d'exploitation -- si les commerçants volontaires ne sont pas assez nombreux et si nos locomotives ne suivent pas, juge Karl Tailleux. Sinon, les clients ne reviendront plus, ils iront à Aéroville. »
Le nom du concurrent est lâché. Le centre commercial Aéroville, 200 boutiques en zone aéroportuaire, à Tremblay-en-France, a d'emblée été autorisé à ouvrir tous les dimanches, ce qui a dopé sa fréquentation. O'Parinor en a souffert (la fréquentation annuelle avait chuté sous la barre des 11 millions de visiteurs en 2014), avant de se refaire une santé avec l'arrivée, l'an dernier, de l'enseigne de vêtements Primark et d'un UGC Ciné-Cités. Le cinéma de 14 salles accueille déjà du public le dimanche, ainsi que quelques enseignes de restauration. Mais la galerie fermée dissuade des spectateurs, pense son directeur, Yannick Syda : « Le dimanche n'est pas notre plus grosse journée. Aéroville nous prend des parts de marché, c'est certain. C'est plus agréable de se promener dans un centre commercial entièrement ouvert. » Ses équipes, confie-t-il, seront « en ordre de bataille pour le mois de décembre » : « On prépare déjà un programme d'animations le dimanche matin pour les enfants. »
Si certaines enseignes sont partantes, d'autres hésitent encore. C'est le cas de Carrefour. Tenu par une réglementation spécifique, le supermarché de 22 000 m 2 ne pourrait ouvrir que le dimanche matin, jusqu'à 13 heures. Le jeu en vaut-il la chandelle ? Les commerces indépendants, aussi, sont frileux. « Je pense qu'on va tous signer pour le dimanche, mais ce sera difficile, prédit une gérante. Le centre est déjà ouvert 60 heures par semaine, le personnel travaille 35 heures. Quand les employés travaillent le dimanche, ils récupèrent leur journée, il faut les payer plus. Et ils doivent être volontaires. Je leur ai demandé s'ils étaient prêts à venir tous les dimanches, ils m'ont répondu non. » Pour convaincre, O'Parinor veut améliorer sa desserte, et négocie avec le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) pour développer le réseau de bus, élargir les horaires de desserte et aménager sa gare routière.
Source : Le Parisien