La gestion du 93 par Claude Bartolone mise en cause par la chambre régionale des comptes

Publié le 10 Juillet 2015

La gestion du 93 par Claude Bartolone mise en cause par la chambre régionale des comptes

Il n'y avait aucune raison que Claude Bartolone (PS) soit présent hier matin à la séance du conseil départemental, puisqu'il n'y est plus élu. Cependant, son nom était sur toutes les lèvres. Les élus ont abordé le rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), qui épingle la gestion du département de 2010 à 2015. Et, bien que la gestion Bartolone ne porte que sur deux années (2010-2012), il était la cible idéale pour l'opposition de droite, à cinq mois des élections régionales.

La droite saisit le procureur de la République. Le groupe les Républicains (LR, ex-UMP) veut que la justice examine l'affaire des recrutements douteux. Les magistrats de la CRC relèvent en effet qu'en 2012 les effectifs du cabinet de la présidence dépassaient le plafond autorisé par la loi, avec quatorze conseillers au lieu de onze. Par ailleurs, ils s'interrogent sur la réalité du travail réalisé par un ancien élu (le prédécesseur de Claude Bartolone dans le canton, aujourd'hui disparu, de Pantin-Est), embauché au cabinet de la présidence après 2008. « Ce rapport met en exergue des pratiques douteuses dans la gestion des ressources humaines », s'emporte Jean-Michel Bluteau, patron des Républicains. Des affirmations rejetées en bloc par la majorité. « Les trois salariés que la CRC compte au nombre des collaborateurs sont en réalité des agents administratifs », rétorque Daniel Guiraud, vice-président (PS) chargé des finances.

« Les comptes insincères », un choix politique. Les magistrats n'ont pas manqué de relever qu'en 2010 « l'inscription de recettes incertaines a altéré la sincérité du budget »*. L'opposition s'en empare et extrapole. « Claude Bartolone a créé une zone de non-droit budgétaire, s'insurge Hervé Chevreau, élu DVD. Il a également minoré l'état de la dette. Et il risque de reproduire la même chose à la région. » « Nous assumons tout, tonne Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil. Si nous avons fait ce choix, c'est pour dénoncer les transferts de charges d'Etat non financés. Là où les magistrats constatent, nous dénonçons. Là où ils entérinent, nous combattons. »

Le candidat aux régionales pris pour cible. L'opposition espère bien convaincre les électeurs que le candidat PS aux régionales est un piètre gestionnaire. « Nous attendions des excuses de sa part et, au lieu de ça, nous avons eu droit à sa candidature », s'étrangle Thierry Meignen (LR). « La gestion de Claude Bartolone est mauvaise, insincère et malhonnête », renchérit Jean-Michel Bluteau. « Votre objectif était de salir Claude Bartolone, pas de parler du fond », contre- attaque Mathieu Hanotin, patron du groupe PS. « Utiliser les remarques de la CRC comme argument électoral est lamentable. Elle en fait à toutes les collectivités qu'elle contrôle », lâche Corinne Valls. Et la vice-présidente (DVG), chargée des transports, rappelle que les magistrats ont récemment adressé des observations peu avenantes à une mairie de droite... Sans préciser de quelle ville il s'agit.

* En avril 2010, Claude Bartolone a fait voter un « budget de révolte », avec 75 M€ de recettes virtuelles, correspondant aux sommes réclamées à l'Etat pour compenser les transferts de charges.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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