Bouches incendie ouvertes dans le 93 suite à la canicule : le maire d’Aubervilliers se fâche !
Publié le 7 Juillet 2015
La coupe est pleine à Aubervilliers. Elle déborde même. Pascal Beaudet a annoncé hier midi que, désormais, il porterait plainte pour dégradations de biens publics. « Les dégradations devront être indemnisées », a prévenu le maire PCF, qui va prendre un arrêté en ce sens aujourd'hui.
A Aubervilliers, le phénomène a pris une ampleur sans précédent. La municipalité avait été l'une des premières à s'en alarmer mardi dernier. « J'ai fait appel au sens civique. Mais cela n'a pas été entendu », déplore-t-il. Pire, son message adressé le 30 juin sur le site Internet de la ville a été dévoyé. « Il faut rappeler que cette importante consommation d'eau n'est pas facturée davantage. Le tarif étant forfaitaire sur l'année et compris dans le prix de la location annuelle à la société Veolia », écrivait-il. Certains élus qui tentaient de raisonner des habitants ont reçu cette réplique surprenante : « C'est gratuit, le maire est d'accord ».
Pascal Beaudet s'en offusque. Sur le site Internet, il écrivait : « Rien n'est gratuit. Il y a bien quelqu'un qui va payer. Veolia en tiendra compte lors de la renégociation du contrat ». Les millions de mètres cubes envolés, des installations vandalisées, des canalisations explosées, des sous-sols inondés. L'addition ne sera pas indolore. Demain, la municipalité fera le point avec son délégataire. Au plus fort de la crise, « entre quinze et vingt bouches étaient ouvertes en même temps », indique le maire.
Un soir, en rentrant chez elle, une salariée confie en avoir compté « neuf ouvertes sur l'avenue de la République ». Si l'eau coulait à flot dans les rues, dans les robinets, le réseau était à sec « Je n'avais plus d'eau dans mon appartement », indique-t-elle. Le maire avoue sa perplexité devant une situation « inextricable ». « La canicule est un faux argument. Ces actes sont répréhensibles et ne peuvent être justifiés ni par la météo ni par la fermeture temporaire de la piscine municipale. » Celle-ci est programmée deux fois par an en décembre et à la fin de l'année scolaire, pour répondre à la directive de l'agence régionale de santé (ARS). Les bassins sont vidés et nettoyés.
L'effet canicule n'explique pas tout. Des témoins ont rapporté au maire d'étranges comportements : « un petit groupe qui aurait les clés tournait sur toutes les bouches et les ouvrait systématiquement ». Pour l'heure la police n'a interpellé aucun auteur. Mais ses interventions systématiques pour protéger les agents de Veolia, se déroulent sous haute tension. « Nous sommes presque toujours pris à partie avec des jets de projectiles, des barres de fer », indique un policier. Ils ne sont pas les seuls. Le maire raconte qu'un habitant qui tentait d'intervenir « s'est fait retourner sa voiture et a dû s'enfuir ». Si bien que les pompiers habilités à verrouiller les bornes préfèrent « laisser l'eau couler et attendre 22 heures », le temps que les rues se vident. Pascal Beaudet avoue son désarroi. En préfecture, il lui a été conseillé « de ne pas trop solliciter la police ». Il enchaîne : « Pour faire appliquer l'arrêté municipal, nous aurons besoin d'elle. »
Source article : Le Parisien / Vidéos d’illustration : Aulnaylibre !