Les activités périscolaires à Aulnay-sous-Bois confiées à un prestataire extérieur
Publié le 8 Juin 2015
C'est un changement qui soulève quelque inquiétude parmi le personnel municipal et les parents d'élèves. La ville d'Aulnay va faire appel, à partir de septembre prochain, à un prestataire extérieur pour l'encadrement de l'accueil de loisirs et les activités périscolaires dans ses écoles. Le marché public, d'une durée de deux ans, est en cours d'attribution.
Les trois cents animateurs travaillant dans les écoles (accueils du matin et du soir, cantines), les centres de loisirs (mercredis et vacances scolaires), auront donc un nouveau patron. Ce prestataire devra également prendre en charge l'encadrement des futures activités périscolaires, mises en œuvre dans le cadre de la réforme. Celles-ci resteront gratuites. Les études surveillées du soir resteront en revanche assurées par les enseignants.
Au cabinet du maire UMP Bruno Beschizza, on évoque des «économies d'échelle », mais on assure que ce choix «va améliorer la qualité du service», en ayant recours à un prestataire unique. Jusqu'à présent, le système était mixte : les animateurs travaillaient pour la ville et/ou pour la Ligue de l'enseignement, association d'éducation populaire. «L'idée, c'est de professionnaliser les animateurs, avec un plan de formation», insiste-t-on en mairie, où l'on affirme que la totalité du personnel sera transféré au nouveau prestataire. Celui-ci veut, semble-t-il, privilégier les emplois à temps plein, là où le temps partiel était largement répandu.
«Ces petits horaires ça permettait à des jeunes et des mères de famille d'avoir un complément de revenus, explique Sylviane Brousse, du syndicat CGT des territoriaux d'Aulnay. Aujourd'hui, c'est le flou, alors que tout se met en place en septembre.» «Tout le monde ne sera pas repris», prédit Véronique Iannarelli, directrice d'animation et déléguée FO. Elle-même, employée de la ville depuis 19 ans, s'inquiète : «A 55 ans, j'aurais du mal à retrouver du travail. Si je suis reprise, j'espère qu'on tiendra compte de mon grade et mon ancienneté.»
«Le maire se décharge sur le secteur privé», râle une maman du collectif de parents d'élèves RPE, né il y a un an. L'association, très remontée contre les choix de la municipalité en matière de rythmes scolaires, s'interroge sur la nature des activités périscolaires qui seront mises en place l'an prochain. Le test mis en œuvre cette année dans 13 puis 26 écoles, n'a pas convaincu : «Des jeux de carte, des jeux de ballon, un atelier sur le sommeil... Franchement, ce n'est pas ce qu'on peut espérer de mieux pour nos enfants», lâchait récemment une mère de famille lors d'une réunion. Après avoir manifesté contre le samedi matin, le collectif, qui compte plusieurs membres de la FCPE locale --dont une ancienne élue de l'équipe PS-- veut « continuer à se battre » et être « force de proposition » alors que la ville doit se doter d'un projet éducatif territorial.
Source : Le Parisien