Un gardien du foyer des Cèdres à Aulnay-sous-Bois suspendu
Publié le 20 Février 2015
L'un des gardiens de nuit du foyer des Cèdres, résidence pour personnes âgées d'Aulnay-sous-Bois, est suspendu de ses fonctions depuis le 6 février. Il ne s'agit pas d'une sanction, mais d'une mesure prise « à titre conservatoire », alors que l'homme est visé par une série d'accusations, qu'il rejette pour une grande partie.
Il a été d'abord été mis en cause par une résidente de ce foyer qui dépend de la municipalité. Cette femme, âgée de 79 ans, avait alerté un autre employé, en lui indiquant qu'elle souhaitait se débarrasser d'une lampe torche shocker (à impulsion électrique, comparable à un Taser). Elle a alors indiqué avoir acheté cette arme de catégorie D au gardien de nuit. Ce dernier la lui avait proposée au prix de 100 €, avant de la lui laisser pour 60 €. L'enquête administrative, menée ensuite, laisse entendre que l'homme aurait fait la même offre à d'autres résidents du foyer.
Dans la foulée, le directeur de la police municipale a recueilli plusieurs témoignages, parmi les personnes âgées et le personnel, mettant en cause le gardien. Les reproches sont très divers. Certains pensionnaires affirment ainsi que l'homme leur aurait demandé, avec plus ou moins d'insistance, de l'argent liquide, pour ses étrennes ou pour avoir transporté un meuble. L'un se plaint de « pressions » exercées par le gardien pour le convaincre de rejoindre un parti politique, en l'occurrence le Front national... Selon la municipalité, toutefois, aucun résident n'avait déposé plainte en début de semaine.
Mais l'employé, interrogé dans le cadre de cette enquête administrative, s'est défendu. Il reconnaît avoir bel et bien vendu une lampe torche de défense à la septuagénaire. Mais il affirme que cette dernière, « très angoissée », la lui avait réclamée, afin de se protéger. Il dément avoir exercé des pressions ou intimidations pour obtenir de l'argent des personnes âgées. La distribution d'étrennes serait, selon lui, dans les usages de ce foyer résidence, où les seniors occupent de petits appartements ou studios indépendants. Enfin, il admet volontiers « discuter politique » à ses heures de repos. Le syndicat FO Communaux, qui défend l'employé municipal, évoque « une cabale », un conflit avec la direction de l'établissement et souligne n'avoir trouvé « aucune trace de sanctions disciplinaires antérieures ». Le maire UMP, Bruno Beschizza, semble toutefois juger l'affaire suffisamment sérieuse pour se tourner vers le parquet de Bobigny. Il vient d'écrire à la procureure de la République, pour lui signaler les faits.
Source : Le Parisien / Image : site de la ville d’Aulnay-sous-Bois