Wael Sghaier le globe-trotteur qui veut faire aimer le 93 !
Publié le 11 Août 2014
Pendant quatre mois, Wael Sghaier a sillonné les quarante communes de la Seine-Saint-Denis et tenu le blog de ses découvertes.
« Bonjour, monsieur. Savez-vous où se trouve la mairie ? » Une simple question devenue un rituel chaque fois que Wael Sghaier arrive dans une nouvelle ville de son long périple... en Seine-Saint-Denis. Chemise bariolée, tignasse ébouriffée et sac de randonnée sur le dos, Wael Sghaier entamait ce jour-là l'avant-dernière étape de son expédition en banlieue. Objectif : Le Blanc-Mesnil. Pendant quatre mois, cet étudiant en tourisme a parcouru les quarante communes du département pour en dénicher les endroits les plus insolites ou les moins connus. De la guinguette de Neuilly-sur-Marne aux puces de Saint-Ouen, en passant par le cadre bucolique de Coubron, ce baroudeur de 28 ans n'oublie rien et a transcrit toutes ses péripéties (ou presque) en sons et en images dans un blog, « Mon incroyable 93 ». « Quand j'avais 14 ans, j'avais essayé de réaliser un guide du meilleur kebab avec mes potes, raconte-t-il, le sourire jusqu'aux oreilles. J'avais déjà ce goût pour le tourisme. »
14 heures. A la mairie, passage obligé par les archives. La responsable, Françoise Vasseur, blanc-mesniloise depuis trente ans, est incollable sur sa ville. « Saviez-vous que les Ogres de Barback ont fait leurs débuts ici, au Deux Pièces Cuisine ? » glisse-t-elle entre deux leçons d'histoire. Pendant plus d'une heure, ça parle d'architecture et de culture mais aussi de kebab (toujours) et du prix du café. « Vous êtes dans mon top 3 des archivistes, et j'en ai déjà croisé une trentaine ! » s'exclame Wael, ravi de cette nouvelle rencontre.
16 heures. Pour choisir son itinéraire, Wael fonctionne au coup de cœur. Aujourd'hui, ce sera la cité 212, aussi appelée résidence Germain-Dorel. Smartphone en main, il photographie les briques rouges, les arches et les statues de ce lieu tout droit sorti des années 1930 et classé monument historique. Après cette visite express, il achète du maïs grillé pour briser la glace avec les habitants et montrer qu'il n'est pas là pour leur causer des ennuis. « Même si j'ai grandi à Aulnay-sous-Bois, je ne ressens plus cette discrimination liée au 93, sans doute parce que je vis à Paris et que j'ai voyagé à l'étranger... explique-t-il avec lucidité. Ce voyage quasi initiatique est aussi une façon de me remettre les pieds sur terre. » Un brin de philosophie mais jamais de misérabilisme. Avec son Mister Happy tatoué sur le poignet droit, Wael s'efforce toujours d'être optimiste. « Je n'ai jamais eu envie de faire du tourisme de masse en Seine-Saint-Denis. Ce n'est pas un zoo ! » s'emporte cet incorrigible idéaliste.
19 heures. Sa journée se termine par une répétition des Blankok Brothers, un groupe local de country garage. Et le chanteur n'est autre qu'Axel, un de ses potes de collège. « Au moins, je n'ai pas trop à chercher pour dormir ce soir », plaisante Wael. Son « Incroyable 93 », Wael l'a bouclé en fin de semaine dernière à Bobigny, la ville-préfecture.
http://blog.tourisme93.com/ monincroyable-93
Source : Le Parisien