Villepinte : Avon France en cessation de paiement

Publié le 24 Janvier 2014

avon.jpgAu siège d’Avon France, à Villepinte, on l’attendait autant qu’on la redoutait. La nouvelle est finalement tombée cette semaine. La filiale française du géant américain des cosmétiques est en cessation de paiement. Son sort se jouera mardi devant le tribunal de commerce de Bobigny, qui examinera une demande de placement en redressement judiciaire.

« On attend que l’épée de Damoclès s’abatte », commente Géraldine Bernard, déléguée CGT, qui décrit une ambiance lourde dans les bureaux du siège, où travaillent une bonne partie des 127 salariés de la filiale française. « C’est difficile, même si on se soutient les uns les autres. Il y a très peu d’activité, et beaucoup d’appels des collègues sur le terrain qui se demandent ce qu’ils vont devenir. » L’attente durait depuis déjà plusieurs mois, puisque le PDG Tarik Sellami avait dévoilé ses intentions en octobre, décrivant alors, face aux représentants du personnel, une situation financière « critique ».

Au-delà de son personnel, Avon France s’appuie aussi sur un réseau de plusieurs milliers d’« ambassadrices », ces vendeuses indépendantes qui diffusent depuis cinquante ans les crèmes et parfums de la marque américaine dans les foyers de l’Hexagone, au gré de réunions de type Tupperware. « Que vont-elles devenir ? On n’a jamais eu de réponse à cette question », souligne Géraldine Bernard. « On nous laisse à l’abandon, comme si on n’existait pas. C’est pourtant nous qui faisons tourner la boîte », glissait ainsi récemment cette ambassadrice de Livry-Gargan, qui vend les produits Avon depuis seize ans à une quarantaine de clientes. Employée à mi-temps dans le secteur bancaire, elle tirait de son activité un petit complément de 100 à 200 € par mois. Combien sont-elles en France ? Les syndicats évoquent 11 000 personnes. La direction minimise, évoquant « 7 000 vendeuses actives, dont une dizaine seulement gagnent plus de 1 500 € par mois ».

Mardi, une partie des salariés déploieront leurs banderoles devant le tribunal de commerce, pour réclamer un « véritable plan social », exigence relayée par les syndicats CGT, CFDT, CGC. Et laisser poindre leur crainte d’une liquidation judiciaire, en l’absence d’un repreneur prêt à vendre exclusivement des produits Avon, marque dont le groupe américain gardera la propriété ? « Il n’est pas sûr qu’on puisse éviter une liquidation », soupire Claire Lamoureux, déléguée CFDT. Du côté de la direction, on assure certes que le groupe américain a réalisé de bons chiffres en 2012. Mais « la filière française a perdu 100 M€ en plus de dix ans », indique un porte-parole.

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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