Un plan d’urgence pour l’accueil des tout-petits en Seine-Saint-Denis
Publié le 28 Février 2014
Trente places pour cent enfants de moins de 3 ans. C'est le faible taux d'accueil des tout-petits en Seine-Saint-Denis. Le plus bas de la France métropolitaine, où la moyenne se situe à 54 %. Autrement dit, seuls trois enfants sur dix bénéficient dans le 93 d'un mode de garde. Les chiffres sont alarmants dans un département où la précarité est grande et l'accompagnement des parents et l'éducation, les premières façons de la combattre.
« Il ne faut pas attendre le moment fatidique de l'entrée à l'école pour proposer un soutien. Nous devons être là, à la source des inégalités », a souligné hier Dominique Bertinotti. La ministre déléguée à la Famille a passé la matinée à La Courneuve et Bobigny, avant de signer en préfecture le schéma territorial des services aux familles. Le 93 est en effet parmi les 17 départements pilotes retenus par le gouvernement pour mettre en route ce dispositif dont l'objectif est de créer des « solutions d'accueil » collectives ou individuelles : crèches, maisons d'assistantes maternelles, préscolarisation des 2-3 ans, en y impliquant tous les partenaires, les administrations, collectivités et associations...
« L'objectif est que dans le département, le taux d'enfants accueillis passe de 30 à 50 % d'ici à 2018 », précise Dominique Bertinotti. Des moyens financiers seront attribués dans ce cadre. Le montant sera connu avant la fin de l'année. La Seine-Saint-Denis compte 75 000 enfants de moins de 3 ans, ce qui représente environ 5 % de sa population. Petite note positive, le taux d'accueil a progressé... Certes, pour s'arrêter à 30 % aujourd'hui, mais en 2010, il n'était que de 26 % ! Il y a six ans, le département avait décidé de réagir en établissant son propre plan Marshall en faveur des tout-petits. Depuis, 4 672 places en crèche ou chez les assistantes maternelles ont été créées. A la même époque, le conseil général avait institué l'Adaje, une nouvelle aide (en plus de celles de la Caisse d'allocations familiales) pour payer les nounous, allant de 50 EUR à 120 EUR par mois, en fonction des revenus. Aujourd'hui, il y a 9 500 allocataires de l'Adaje.
Mais même ce soutien ne règle pas tout, comme le souligne Alain Feretti, de l'Union nationale des associations familiales (Unaf). « Devenir employeur pour des familles qui n'ont elles-mêmes pas de bulletins de paie n'est pas simple », relève-t-il.
Malgré ces efforts, des assistantes maternelles restent au chômage dans le 93 : « 50 % des places pour lesquelles le conseil général a donné un agrément ne sont pas occupées », reconnaît Stéphane Troussel, président PS du conseil général. L'une des raisons est parce qu'elles vivent dans des quartiers où les parents n'ont pas forcément envie d'y laisser leurs enfants. Pour contourner ce problème, ont été lancées des maisons d'assistantes maternelles (MAM). Il en existe six dans le département. Une septième est en projet, à Neuilly-Plaisance.
Source : Le Parisien