Un directeur de PSA dénonce les méthodes inacceptables de grévistes d’Aulnay-sous-Bois
Publié le 22 Janvier 2013
Le directeur industriel du groupe PSA Peugeot-Citroën, Denis Martin, a dénoncé lundi auprès de l'AFP les "méthodes totalement inacceptables" de certains grévistes de l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) qui est restée fermée lundi sur décision de la direction. Environ 170 grévistes ont pénétré vendredi dans l'enceinte d'une usine du groupe à Saint-Ouen pour protester contre la fermeture de leur site, programmée en 2014, "par effraction en cassant un mur à coups de masse et de barre à mine", selon la direction, qui a déposé plainte contre X.
Par ailleurs, depuis le début de la grève mercredi à l'appel de la CGT, "il y a eu de nombreuses dégradations" dans l'usine d'Aulnay-sous-Bois, a dit M. Martin à l'AFP. L'usine est restée fermée lundi matin sur décision de la direction qui affirme qu'une avarie sur une installation électrique de l'atelier de peinture empêche la reprise de la production sur la chaîne. L'origine de la panne, constatée vendredi matin et qui ne sera probablement pas réparée mardi matin, n'est pas connue.
La direction fera un point mardi matin sur l'avancée des réparations et statuera en fonction sur la reprise ou non de l'activité dans l'après-midi, selon un porte-parole. Selon M. Martin, les dégradations commises par les grévistes nécessitent de nombreuses autres interventions à Aulnay. "Tous les extincteurs, dont certains ont été vidés, enlevés, doivent être remplacés", "il y a eu beaucoup de dégradations de locaux, des peintures et des graffitis avec des propos tout à fait injurieux et des dessins irrespectueux", a raconté M. Martin.
"Il y a du nettoyage à faire en raison des jets d'oeufs" et "en matière de sécurité surtout nous devons être sûr que nos installations puissent remarcher", a-t-il expliqué. "Je nie formellement que tout ça est arrivé", a rétorqué le délégué CGT Jean-Pierre Mercier, interrogé par l'AFP. "Nous sommes pacifiques, rien ne nous empêche d'aller discuter avec nos collègues d'une autre usine", a-t-il ajouté: "Ce sont les mensonges d'une direction aux abois qui veut bloquer les négociations".
Selon M. Martin, les "150 grévistes" sont "loin de représenter une majorité" des 3.000 salariés de l'usine d'Aulnay-sous-Bois. Ils font "régner la terreur, il y a beaucoup de pression (...) jusqu'à des menaces de mort" contre les non-grévistes et le personnel, dont l'encadrement, "sont sérieusement chahutés voire bousculés et menacés", a-t-il ajouté. "Je dénonce ce type de pressions et ces méthodes qui sont totalement inacceptables, ce qui s'est passé vendredi matin (à Saint-Ouen, ndlr) ce sont des manières de casseurs!", s'est-il indigné.
Dans un communiqué commun, les syndicats CFDT, CFTC, CFE-CGC et FO du groupe ont pris leur distance. "Une très grande majorité des salariés ne se reconnaissent pas dans ce type de méthodes. Nous ne pouvons pas cautionner ces débordements (...) L'accompagnement social en place a le mérite d'exister et (...) les syndicats responsables négocient encore pour essayer de l'améliorer". Mardi matin, les syndicats CGT-SUD et CFDT se réunissent en assemblée générale et décideront s'ils poursuivent la grève. La CGT dénonce les "méthodes inacceptables de la direction qui fait un lock-out et demande qu'il y ait des forces de l'ordre aux abords (des sites PSA) de Poissy et Saint-Ouen", dit M. Mercier.
Source : La voix du nord Photo : AFP