Transport de matières dangereuses en gare de Drancy et Blanc-Mesnil : le préfet répond aux habitants
Publié le 10 Octobre 2014
Le corigat (Collectif des riverains de la gare de triage de Drancy) organisait mercredi soir son assemblée générale. Cette association de 170 membres, qui milite depuis plus d'un an pour l'arrêt du transport et du tri de matières dangereuses sur le site de la gare de triage, à cheval sur Drancy, Le Blanc-Mesnil et Le Bourget, accueillait à cette occasion Philippe Galli, préfet de Seine-Saint-Denis. « Je comprends bien votre volonté d'éloigner le risque, mais aujourd'hui, dans l'organisation du fret, il n'est pas envisagé de se passer de Drancy », a reconnu, sans détour, le représentant de l'Etat. Chaque année, 250 000 wagons transitent par ce site, dont 13 000 transportant des matières dangereuses. Dans la salle, Rachid s'est dit « résigné » : « il va falloir vivre en permanence avec cette menace... »
La « transparence » est devenue le maître mot
Le préfet a cependant voulu rassurer. Un comité local d'information, réunissant préfecture, RFF, SNCF, élus, cheminots et habitants, s'est réuni à deux reprises. La « transparence » est devenue le maître mot. Une visite du site sera prochainement organisée, a assuré Philippe Galli. « On limitera l'usage de la sirène, qui est anxiogène. La plupart du temps, il ne s'agit que d'un incident mineur », assure le préfet, qui réfléchit à informer la population par radio ou SMS. Le préfet s'est aussi exprimé sur le « porter à connaissance » prescrit par son prédécesseur en avril 2013, qui recommande de ne pas ajouter de population dans une zone de risques de 620 m autour de la gare. Une décision qui a attisé l'inquiétude et compromis les opérations immobilières dans cette zone d'environ 30 000 habitants. « Ce niveau de réponse n'est pas satisfaisant, on est au milieu du guet », a reconnu Philippe Galli. « On informe du danger, mais on ne tire pas toutes les conséquences en termes d'interdiction à construire, en laissant la responsabilité aux maires. » Le maire (UDI) de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, a prévu de « mettre l'Etat face à ses contradictions », en agrandissant une école maternelle dans le périmètre.
Le tribunal administratif de Montreuil, saisi deux fois, pourrait permettre de trancher le problème, en faisant tomber le « porter à connaissance ». « J'attends avec impatience la décision de justice, qu'elle soit favorable ou non à l'Etat », a reconnu le préfet. L'Etat est aussi poursuivi au pénal par Jean-Christophe Lagarde, pour non-assistance à personne en danger. Hier, le maire de Drancy a été auditionné par les gendarmes de l'office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), à Arcueil (Val-de-Marne).
Source : Le Parisien