Samedi 5 Juin 2010... Jour de révolution à Aulnay-sous-Bois ? Partie 1.
Publié le 9 Juin 2010
9H00. Il fait bon, il fait chaud, la vie coule comme une chanson. En me dirigeant vers l'Hôtel de Ville j'écoute en boucles Siberian Breaks de MGMT. C'est un long morceau d'une dizaine de minutes, sorte de collage de différentes plages soniques à la rythmique changeante. Des hauts, des bas, presque un concentré d'existence en accéléré. Sur le chemin je croise une ribambelle de gamins déguisés sans doute pour une fête ou une kermesse et je mesure à quel point le temps passe vite...
Un détour par le centre administratif... et j'y suis. A 10H il n'y a personne devant la mairie. Me serais-je trompé de jour ? Quand je lis que certains attendaient une révolution et font des ratios hasardeux du genre 300 ou 400 personnes sur 80 000 c'est un non-événement, j'ai du mal à ne pas étouffer de rire. Comme si le PLU ou l'urbanisme justifiaient des comparatifs avec 1789 ! N'y-a-t-il pas de nos jours des raisons bien plus légitimes de se révolter et pour lesquelles pourtant personne ne se mobilise ? En tapant sur google au hasard : bonnes raisons de faire la révolution, je suis tombé sur ça.
11H00. Tout le monde est presque là. Visuellement il y a bien deux camps. D'un côté, un collectif composé essentiellement d'élus et de militants. A force d'écumer les conseils de quartier, les réunions publiques, les conseils municipaux et les marchés j'ai fini par rassembler une bonne partie des pièces du puzzle. De fait, je comprends mieux qui dit quoi et où et pourquoi. Ainsi, sur l'urbanisme ce n'est pas faute d'avoir allumé les warnings sur les risques de partition de la ville sur ces questions.
Pourtant, certains n'ont pas voulu voir ou entendre. Bien au contraire. Et les réunions publiques sur la modification en cours du PLU en sont l'exemple flagrant. Du nord au sud ce n'est pas le même discours que j'ai entendu. Au lieu de partager une vision d'ensemble, un projet de ville commun, la rhétorique employée a été différente en fonction des quartiers. Pas étonnant alors qu'une partie de la population aulnaysienne se retrouve là en ce samedi 5 juin, divisée sur la question !
Je suis sur le trottoir d'en face du côté du collectif PLU. Séparé des "autres" par une simple route. Un certain trouble m'envahit. J'ai passé trop de temps le nez dans les livres d'Histoire à voir les peuples se déchirer pour ne pas éprouver un réel malaise devant la situation. Les murs invisibles entre nous sont-ils si grands que nous ne puissions construire la ville de demain ensemble ? J'ai besoin d'éprouver ce vacillement pour valider le bien fondé de mon propre cheminement.
Et là je n'ai aucun doute sur la position du collectif PLU, qui est on ne peut plus claire depuis le début. Faire évoluer une municipalité sourde et autiste d'un urbanisme imposé aux habitants vers un urbanisme concerté et accepté par les habitants...
Stéphane Fleury
A suivre partie 2 où il sera question d'instrumentalisation des enfants, de comment je me fais sortir par le maire sans en faire un fromage, de supposés débordements et de quelques autres choses...