PSA : des salariés d’Aulnay-sous-Bois interpellés après avoir envahi le Medef
Publié le 30 Mars 2013
Des salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois ont brièvement envahi jeudi les locaux du Medef àParis (VIIe). Arrivés à bord de deux cars, ils ont pénétré dans l'après-midi dans le hall du siège dupatronat, où ils sont restés environ une heure, selon Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de l'usine de Seine-Saint-Denis. oIls ont collé des affiches "Non à la fermeture de PSA Aulnay" sur les murs du Medef.
Les forces de l'ordre, venues en nombre, les ont ensuite fait sortir dans le calme et ont d'abord tenté de les faire remonter à bord de leurs cars devant le Medef. En début de soirée, elles ont procédé dans une atmosphère tendue à l'interpellation des quelque 80 manifestants pour «manifestation interdite, non déclarée», les traînant de force vers des cars de police.
Lors des interpellations, les salariés de PSA-Aulnay ont tenté de résister en formant une chaîne. «Voilà comment on traite les travailleurs qui défendent leur emploi. On nous fout dans un panier à salade», ont déclaré des salariés embarqués. Selon une source policière, le Medef a porté plainte pour la dégradation d'une porte et les forces de l'ordre devaient procéder à des vérifications d'identité.
«Mettre un coup de pression au gouvernement et au patronat»
Auparavant, rassemblés dans le calme devant le bâtiment du patronat, les salariés d'Aulnay avaient expliqué leurs motivations. «On est venus mettre un coup de pression au gouvernement et au patronat», assurait Marc Darcy, élu CGT à Aulnay. «Cette action, c'est pour débloquer la situation, pour demander l'annulation des sanctions et des poursuites pénales (NDLR. visant certains salariés grévistes) et qu'on obtienne la garantie d'un CDI pour tous, a expliqué Jean-Pierre Mercier. Si Peugeot ne cède pas sur nos revendications, on se mobilisera tous les jours, où on veut, quand on veut».
Mercredi, après avoir occupé les locaux de la Direction générale du travail à Paris, les salariés avaient obtenu la tenue d'une réunion vendredi avec la direction de PSA pour débloquer la situation dans l'usine paralysée par une grève. Ils réclament aussi la désignation par le gouvernement d'un médiateur pour renégocier le plan social annoncé par le constructeur. Interrogé sur ce qu'il attendait de l'intervention télévisée du chef de l'Etat dans la soirée, Jean-Pierre Mercier a déclaré: «Ce qu'on serait en droit d'attendre, c'est que Hollande mette la pression pour que le ministère nomme un médiateur».
L'action des salariés d'Aulnay a eu lieu alors que le Medef était au coeur de l'actualité avec le rejet jeudi par le conseil exécutif de la tentative de réforme des statuts lancée par Laurence Parisot et son départ, programmé à l'été, de l'instance qu'elle préside depuis huit ans.
Source : Le Parisien et AFP