PSA Aulnay-sous-Bois : un médiateur nommé pour calmer les tensions
Publié le 15 Février 2013
Alors que la tension est montée d'un cran dans l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois entre les grèvistes et les non-grèvistes et qu'une centaine de salariés ont manifesté devant l'Elysée, Michel Sapin, le ministre du Travail vient de nommer un médiateur. Constatant que ces tensions «ne permettent plus un dialogue serein» dans ce site, le ministre a demandé jeudi à Marc Leray, le directeur du travail, responsable de l'unité territoriale de Seine-Saint-Denis de se «rapprocher de toutes les parties prenantes afin de favoriser le retour au calme et le rétablissement du dialogue dans l'usine».
Montée des violences
Le site d'Aulnay qui emploie 2 800 salariés et dont la fermeture est programmée en 2014 a connu, mercredi, une «montée de violence» selon le SIA, le syndicat majoritaire de l'usine et la direction. «Des lances à incendie ont été utilisées contre des personnes, un extincteur a été balancé à travers la vitre d'un bureau dans lequel se trouvaient 10 cadres», a indiqué la direction. «Ils se servent de bouteilles remplies d'urine pour les verser sur les gens», a-t-elle poursuivi en évoquant des actes de sabotage.
La direction a donc décidé d'«évacuer les cadres hiérarchiques» de l'atelier de montage. «Il y a peu près 80 personnes qui ont totalement disjoncté ce matin», a expliqué jeudi Tanja Sussest, déléguée du syndicat SIA. «Ils sont venus au comité d'entreprise avec des bouts de bois me cherchant et terrorisant les gens qui étaient dans ce local», a-t-elle ajouté. «C'est devenu n'importe quoi. Je ne sais pas ce qu'attendent les pouvoirs publics pour intervenir, qu'il y ait un mort ?»
La CGT rejette la faute sur la direction
De son côté, la CGT a rejeté la faute sur la direction. «Je réfute tout cela», a réagi Jean-Pierre Mercier, délégué CGT qui vient d'appeler, jeudi, à poursuivre la grève. «La pression des cadres qui viennent d'autres sites s'est renforcée. Ils se rapprochent en groupe des salariés qui font grève, suivis par des huissiers qui ont une caméra au poing, au bout d'un moment oui ça crée un climat de tension, c'est inacceptable», a-t-il lancé.
Reste à savoir si la nomination de ce médiateur va permettre de calmer le jeu. La CGT espère qu'il va «rouvrir le dossier de la fermeture d'Aulnay». Un voeu qui a peu de chance d'être exaucé. Quatre organisations syndicales (CFE-CGC, CFTC, FO, SIA) ont émis un avis favorable mardi à un projet d'accord sur l'accompagnement des salariés de Rennes et d'Aulnay touchés par le plan social.
Source : Le Parisien