Pénurie d’infirmiers en psychiatrie à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois - Villepinte

Publié le 16 Janvier 2013

hopitalballangerpsychiatrie.jpgDe difficile, la situation est devenue critique cet hiver au sein du pôle psychiatrie de l’hôpital Robert Ballanger (Aulnay-Villepinte). Le manque chronique de personnel infirmier pèse chaque jour plus lourdement sur le fonctionnement des services de psychiatrie adulte. « Il suffit d’un congé maladie ou d’un congé maternité pour que la situation devienne ingérable », confie le docteur Didier Mion, chef de service. La direction de l’établissement ne conteste pas les difficultés et s’est d’ailleurs tournée vers l’Agence régionale de santé pour l’alerter à ce sujet. Début janvier, elle comptabilisait environ 20 postes d’infirmiers vacants (pour un effectif total de 110 agents), la CGT parle, elle, de 30 postes à pourvoir.

Le centre d’accueil de crise a dû fermer

Mi-décembre, elle a décidé de fermer provisoirement le centre d’accueil de crise, unité de 6 lits psychiatriques située aux urgences. Il n’a toujours pas rouvert. « Il fallait faire un choix pour permettre aux autres services de fonctionner. La période des fêtes est toujours compliquée à gérer, mais le problème va recommencer en janvier, en février. La psychiatrie manque cruellement de personnel infirmier », confie le chef du pôle, Fabrice Pecco.

A Robert Ballanger, 90 patients environ sont hospitalisés en psychiatrie, et 2000 sont suivis dans le cadre de l’hospitalisation de jour. Face à des malades en détresse, parfois dangereux, parfois très dépendants, le personnel travaille comme il peut. Et souvent beaucoup, comme cet aide-soignant qui a, à deux reprises en une semaine, « doublé » son service… travaillant de 6h15 à 20h45. « On prie et on se dit : J’espère qu’on va arriver jusqu’à ce soir », glisse une « ancienne », qui se souvient qu’un service d’une trentaine de lits comptait autrefois « quatre ou cinq infirmières par équipe ». Désormais, elles sont au maximum deux dans des services qui comptent parfois jusqu’à 13 patients hospitalisés « sous contrainte » (à la demande du préfet ou d’un tiers), difficiles à gérer. En début d’année, une patiente agitée s’en est prise à trois membres du personnel en quelques jours.

« Le personnel nous lance des SOS, mais on ne peut pas inventer des moyens humains qu’on n’a pas », plaide le directeur par intérim de l’hôpital, Pierre Laffi. Ce dernier pointe les difficultés de recrutement malgré la présence dans l’enceinte même de l’hôpital de l’institut de formation en soins infirmiers (90 diplômés par an). « On a fait de gros efforts pour trouver des recrues avant même qu’elles aient fini leur formation. Mais la psychiatrie n’est pas un secteur attractif. » La situation fait en tout cas réagir. Une assemblée générale du personnel a eu lieu en fin d’année dernière et d’autres actions pourraient suivre. La CGT a lancé des signaux d’alerte. Elle a notamment interpellé les élus du secteur. Le député (Front de gauche) François Asensi, président du conseil de surveillance, s’est tourné vers la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pointant les conséquences du « gel des dotations versées par l’Etat » et réclamant « un grand plan de soutien à la filière psychiatrique, […] notamment en Seine-Saint-Denis ».

Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Santé

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