Nouvelle hausse des impôts locaux en vue en Seine-Saint-Denis ?
Publié le 2 Février 2013
« La République ne réussira pas en Seine-Saint-Denis si elle n’y met pas les moyens. » Les débats d’orientation budgétaire se suivent et se ressemblent au conseil général de Seine-Saint-Denis. Dans le sillage de son prédécesseur Claude Bartolone, son président PS Stéphane Troussel a une nouvelle fois reconnu que « l’exercice 2013 sera très difficile à boucler » et a appelé à la « mobilisation ». Même si 25 M€ sonnants et trébuchants sont tombés avant Noël dans le cadre de la loi de finances, il manque en effet 30 à 40 M€ pour boucler le budget 2013, qui s’élève à 2 Mds€. A deux mois du vote, prévu fin mars… « Notre situation financière demeure critique » malgré « des arbitrages douloureux », confirme le premier vice-président Daniel Guiraud qui a préparé les 40 élus à une nouvelle hausse des impôts locaux, après celles de 2009, 2010 et 2011. « Il sera très difficile de ne pas utiliser le levier fiscal en 2013 : à quelle hauteur, je ne sais pas » prévient l’élu.
Le Front de gauche envoie 7 propositions à Ayrault
Une perspective qu’a dénoncée le Front de gauche tout en saluant l’activisme de Stéphane Troussel auprès de l’Etat. « L’impôt local, c’est le plus injuste car il fait payer leur précarité aux habitants du département », fait valoir le président du Groupe communiste, citoyen et front de gauche Pierre Laporte, qui en appelle à la « solidarité nationale ». Et d’annoncer que son groupe va envoyer au Premier ministre 7 propositions pour le 93 au premier rang desquelles le remboursement par l’Etat de la « facture de la décentralisation » (1,64 Md€ depuis 2004 dont 200 M€ depuis l’arrivée de Hollande). « Monsieur le Président, on ne vous entend plus beaucoup faire allusion à cette dette de l’Etat », a ironisé Jean-Jacques Karman avant de fustiger « un budget de résignation avec des coupes scandaleuses ».
Sur les bancs de l’UMP, on dénonce aussi les « coupes sombres » comme la hausse possible de la taxe sur le foncier bâti, mais avec des arguments différents. « Augmenter l’impôt de 5 à 10%, c’est un très mauvais signal envoyé aux familles du département après l’augmentation scélérate des tarifs de cantine », tonne Jean-Michel Bluteau. Les centristes, eux, ont étonné tout le monde en réclamant le retour… de l’aide au transport pour les collégiens, lycéens et étudiants et de l’aide à l’achat d’un ordinateur à l’entrée en sixième. « Vos orientations sont désespérément comptables sans la moindre main tendue aux habitants de Seine-Saint-Denis. Et tout en haut des sacrifiés de votre politique, il y a nos enfants », critique Stéphane Salini, nouveau président du groupe UDI.
Stéphane Troussel s’en étrangle presque : « Vous trouvez négligeables de construire 15 collèges neufs d’ici fin 2014 ou de consacrer 8 M€ pour des actions éducatives ! » Le président du conseil général reconnaît néanmoins une nécessaire pédagogie. Il a repris l’idée du groupe Front de gauche d’aller à la rencontre des habitants pour expliquer les difficultés budgétaires du département.
Source : Le Parisien