Municipales de 2014 : comment fait-on pour porter l’écharpe tricolore de maire ?
Publié le 3 Février 2014
Les maires l’arborent lors des célébrations de mariages ou des commémorations de l’Armistice. L’écharpe tricolore fait partie des attributs de fonction incontournables quand on tient les rênes d’une commune. Il fallait bien une loi — article D. 2122-4 du Code général des collectivités territoriales — pour réglementer ses usages. Les premiers magistrats sont ainsi vêtus de leur bande de tissu « dans les cérémonies publiques et toutes les fois que l’exercice des fonctions peut rendre nécessaire ce signe distinctif de leur autorité ».
Cet insigne officiel est doté de « glands à franges d’or » alors que celui des adjoints et des conseillers municipaux est composé de « glands à franges d’argent ». Attention à ne pas se tromper de sens quand on l’enfile, de l’épaule droite au côté gauche. L’ordre des couleurs doit, selon un décret du 18 décembre 2000, faire figurer le bleu près du col, par différenciation avec l’écharpe des députés et sénateurs dont le rouge flirte avec le cou. Cette modification réglementaire permet de distinguer visuellement un édile d’un parlementaire. En cas de cumul de mandats, c’est l’étendard vestimentaire de la fonction nationale qui prévaut. Chaque maire a également le droit de porter son écharpe en ceinture, avec le bleu en haut.
Stéphane Sainsaulieu, maire sans étiquette depuis 2008 de Peille (Alpes-Maritimes), village de 2 300 habitants, l’a toujours à portée de main. « Elle est en permanence dans mon petit cartable », explique celui qui est candidat à sa propre succession. Il s’affiche notamment avec ce symbole de la République à l’occasion « des manifestations patriotiques, le 14 Juillet, le 11 Novembre, le 8 Mai… ». « C’est avec beaucoup de fierté et d’honneur que je la porte », s’enthousiasme-t-il.
Un modèle en faille de soie « infroissable » pour 100 euros
La fabrication et la commercialisation de ces ornements sont assurées par quatre entreprises privées en France. Parmi elles, la société Doublet, basée dans le Nord, spécialiste mondial des drapeaux mais aussi de tous les attributs de la République, dont les cocardes et les isoloirs. Elle propose, pour une centaine d’euros, un modèle en faille de soie « infroissable ». Deux tailles sont disponibles : l’une de 1,80 m pour les « petits » maires, l’autre de 2 m pour les « grands » maires.
« C’est, en très grande partie, un produit made in France », vante Luc Doublet, président du conseil de surveillance. Chaque élu prend généralement soin d’acheter lui-même son écharpe, effectuant son marché dans des catalogues ou sur la Toile. « Le plus souvent, il tient à la payer avec ses propres deniers », constate Luc Doublet, qui s’attend à une vague de plusieurs milliers de commandes à l’issue des élections municipales de mars. En principe, il n’y a pas que l’écharpe qui devrait s’inviter dans la garde-robe de chaque maire. Le port du costume comprenant, notamment, un « habit bleu, broderie en argent, branche d’olivier au collet, chapeau français à plumes noires, épée argentée à poignée de nacre » reste en théorie obligatoire dans les cérémonies publiques en vertu de l’article 2 du décret du 1er mars 1852 : il n’a jamais été abrogé. A moins de vouloir se distinguer lors d’un carnaval, plus aucun élu, évidemment, ne l’applique !
Source : Le Parisien