Municipales de 2014 à Aulnay-sous-Bois ou ailleurs : comment devient-on un bon colleur d’affiches ?
Publié le 26 Janvier 2014
En campagne le colleur d’affiches se lève parfois très tôt pour mettre la main à la pâte, ou plutôt dans la colle. A tour de rôle, lui et ses troupes procèdent, toujours par binômes « pour des questions de sécurité », à trois séances hebdomadaires de collage d’affiches, généralement entre « 5 et 8 heures ». « C’est le matin, quand les gens vont au travail, que c’est le plus efficace. L’espérance de vie de nos affiches avant qu’elles ne soient recouvertes par celles des adversaires est de quatre à cinq heures », dévoile-t-il. Il a ses petites astuces. « Il faut du papier de qualité : plus il est épais, plus il est difficile à arracher! Ensuite, on positionne nos affiches en haut à gauche, c’est là que notre œil à tous est psychologiquement orienté », estime-t-il.
Comme lui, ils sont des milliers de prétendants et leurs soutiens à se retrousser les manches pour accroître leur notoriété. En principe, seul l’affichage sur les panneaux d’expression libre est autorisé. Mais certains hors-la-loi ne se privent pas du coup de pub sur les conteneurs, les panneaux stop ou les façades d’immeubles. Ce n’est qu’à partir du 10 mars et le lancement de la campagne électorale officielle que chaque liste disposera de son propre emplacement. Les affiches, elles, ne doivent pas être imprimées sur papier blanc, sauf si elles sont recouvertes « de caractères ou d’illustration de couleur ». De même qu’elles ne peuvent intégrer la combinaison bleu-blanc-rouge du drapeau français, à l’exception de « la reproduction de l’emblème d’un parti ou groupement politique ».
A Creil (Oise), l’UMP Michaël Sertain jure qu’il interdit à ses troupes tout affichage sauvage. Il les invite également à ne pas s’emparer de la totalité de l’espace disponible sur les panneaux de libre expression.
Jamais avant 13 heures
« Quand il y a trois ou quatre places déjà occupées par les concurrents, on reprend une place en ne collant qu’une seule affiche. J’espère que, petit à petit, mes adversaires s’en apercevront et qu’ils feront de même », suggère-t-il. Le samedi, sur les panneaux à proximité du marché, ses équipes ne dégainent jamais avant 13 heures. « La matinée, ce n’est pas la peine, les affiches ne tiennent que quelques minutes. Là, on débarque après le passage de tout le monde et elles peuvent rester tout le week-end », se félicite le stratège qui dispose d’un budget affiches et colle de « 1500 à 1800 € ». Ses supporteurs, qui ont déjà l’expérience du collage de… papier peint, maîtrisent parfaitement le dosage eau et poudre pour confectionner une colle de qualité. « On n’a aucun souci de grumeaux », sourit-il.
Source article : Le Parisien / Photo d’illustration envoyée par un colleur d'affiches.