Municipales 2014 : le Front national présent dans une dizaine de communes en Seine-Saint-Denis. Et à Aulnay-sous-Bois ?
Publié le 12 Novembre 2013
Le Front national, complètement absent des élections municipales de 2008 en Seine-Saint-Denis, pèsera-t-il sur le scrutin de 2014? Quelle est sa stratégie dans le 93? A moins de six mois du premier tour, ces questions agitent la classe politique du département tant le parti de Marine Le Pen est discret sur ses intentions. Le secrétaire départemental, Gilles Clavel, a accepté de donner quelques pistes.
Le Front national aura-t-il des candidats dans les 40 villes du département ?
GILLES CLAVEL. Non. Nous serons présents dans une dizaine de communes. Il y a encore des ajustements à faire, donc je ne peux donner une liste exhaustive, mais sachez que nous aurons des candidats, par exemple, à Gagny, Villemomble, Le Raincy, Saint-Denis ou encore Rosny-sous-Bois.
Qu’est-ce qui vous fait croire que le FN a un avenir dans le 93 ?
Nos derniers résultats. Je n’ai repris la fédération qu’en 2010 et pourtant, dès l’année suivante, nous sommes parvenus à présenter 18 candidats sur 20 aux cantonales, dont quatre ont atteint le second tour. Aux législatives, en 2012, nous avions des candidats dans les 12 circonscriptions, dont l’une s’est retrouvée au second tour, la seule en Ile-de-France (NDLR : face au socialiste Claude Bartolone) ! Il ne faut pas oublier qu’aux dernières municipales, en 2008, nous n’avions pas une seule liste*. Or, nous bénéficions, en Seine-Saint-Denis, d’un vrai réservoir de voix. Il est donc évident que nous aurons des conseillers municipaux. Ce qui nous permettra de mieux préparer les échéances à venir. Par ailleurs, nous serons les arbitres du second tour dans bon nombre de villes. Il y a une telle attente que, finalement, nous avons moins besoin de faire campagne que les autres partis. Enfin, toujours à la différence des autres partis, nos électeurs votent pour nos idées avant de voter pour un homme. Nous donnerons plus de détails sur la composition des listes en janvier.
Pourquoi si tard ?
Pour plusieurs raisons. La première, c’est que nous avons du mal à trouver des têtes de liste. Beaucoup de gens sont prêts à s’investir dans la campagne mais peu à diriger des listes. C’est compréhensible. Ce sont tous des bénévoles, jeunes pour la plupart et sans expérience politique. Il ne faut pas oublier que la fédération départementale était moribonde il y a encore trois ans. Nous avons donc besoin de temps pour convaincre. Par ailleurs, plus tard nous dévoilons notre stratégie à nos adversaires, moins ils auront de temps pour la décrypter et essayer de la contrer. Enfin, nous voulons aussi éviter toute pression politique sur nos candidats.
Pourquoi craignez-vous des pressions sur vos candidats ?
On ne prendra peut-être pas des mairies mais on pourra en faire perdre à certains. Dès lors, on dérange. On sait que notre discours a de l’impact aux municipales. Nous sommes contre le cumul des mandats par exemple. Et, dans ce département, les cumulards, ce n’est pas ce qui manque. Autre exemple : le communautarisme se développe énormément dans des villes comme Pantin, Aubervilliers et Saint-Ouen et personne ne fait rien. Résultat : les gens n’en peuvent plus et ils sont de plus en plus nombreux à décider d’entrer en résistance en se tournant vers nous.
*Il y avait une liste MNR, parti issu de la scission du FN, à Romainville, éliminée à l’issue du premier tour.
Source : Le Parisien