Menacés d’expulsion les Roms de Saint-Denis font venir un huissier

Publié le 25 Janvier 2014

3525347.jpgEst-il plus dangereux de vivre au bord d’une route où les voitures roulent bien au-delà des 50 km/h réglementaires ou bien de se retrouver sans adresse fixe, avec enfants et valises? Cette question agite le bidonville occupé par des Roms roumains, rue Francisque-Poulbot, à Saint-Denis. Si vous rejoignez l’A 86, l’A 1 depuis Saint-Ouen, ou que vous allez vers Saint-Denis en passant par Pleyel, vous les avez sans doute aperçus. Sur la droite, leurs baraquements de fortune tournent le dos à la chaussée et on les voit souvent marcher aux abords du terrain. Un endroit dangereux, estime le maire, Didier Paillard (PC), qui par arrêté du 16 janvier a mis les familles en demeure de quitter les lieux sous 48 heures. Fait rare, les intéressés ont fait venir un huissier, lundi, pour contester les arguments avancés avant de se déplacer en masse à la mairie le lendemain afin de demander un délai.

Ils veulent rester jusqu’au 31 mars
Photos à l’appui, l’huissier a relevé l’existence de feux tricolores, de passages piétons, de trottoirs, de lampadaires éclairant la nuit, d’une vitesse limitée à 50 km/h, « d’un trottoir d’un mètre de large » où « la 
marche est confortable et aisée, même avec des poussettes qui peuvent se croiser », écrit-il. « Ce site n’est pas plus dangereux qu’un autre, les familles s’engagent à quitter les lieux le 31 mars. En plein hiver, c’est plus compliqué de trouver un autre terrain », insiste Umberto Guerra, président de l’association Rromeurope qui conseille les familles. Selon lui, une cinquantaine de familles vivent là, tandis que la préfecture évoque une quarantaine de personnes. « On est mieux au chaud dans nos baraques que dehors dans la rue à chercher un autre terrain », abonde un père de famille qui espère pouvoir rester jusqu’à la fin de l’hiver. Rromeurope s’étonne que cette mise en demeure intervienne en janvier alors que les familles sont installées là depuis des mois. Dans l’arrêté, le maire de Saint-Denis rappelle que le préfet lui a demandé, par courrier en date du 27 décembre, de prendre des mesures « pour mettre fin aux risques induits par l’occupation illicite des parcelles appartenant à la ville de Saint-Denis ».

La préfecture disait jeudi matin n’avoir pas connaissance du constat d’huissier et maintient qu’il existe « un danger réel et immédiat puisque les personnes traversent les voies, il y a des branchements sauvages qui créent des risques d’incendie, et, l’an dernier, un accident a eu lieu ; ce campement ne peut pas perdurer ». Les Roms et leurs soutiens ont beau rappeler que cet accident ne concernait pas un des leurs, la préfecture n’en démord pas : « Soit ils quittent les lieux, soit ils seront évacués. »

« Nous avons demandé à la préfecture d’être attentive aux plus vulnérables », précise la mairie de Saint-Denis, selon qui « seule la solidarité à l’échelle de l’Ile-de-France parviendra à résorber les bidonvilles roms ».

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #93 Infos

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