Manifestation de colère des usagers du RER D
Publié le 1 Février 2014
«RER D : partez plus tôt pour arriver plus tard! » En colère, une centaine d’usagers du RER D ont manifesté hier après-midi sur le parvis de la gare deLyon à Paris (XIIe) à l’appel de Sadur, association des voyageurs de cette ligne qui transporte 550 000 personnes par jour. Ils dénoncent, encore et toujours, les suppressions de train trop récurrentes, les retards habituels, les arrêts supplémentaires sur la branche sud qui rallongent leurs temps de parcours, le manque d’informations lors des perturbations…
Les témoignages de galère quotidienne étaient nombreux parmi les manifestants. « Quand j’ai passé mon entretien d’embauche au ministère de l’Intérieur, on m’a demandé si j’avais les moyens d’arriver à l’heure au bureau le matin car ils avaient vu que j’habitais à Yerres (Essonne), raconte Marion. J’ai répondu « oui ». J’ai menti. Je n’avais pas le choix. Dans la réalité, je mets souvent 1 heure au lieu de trente minutes. »
En moyenne 3 % des trains supprimés chaque jour
« Moi, j’ai mis 2h30 pour arriver au travail l’autre jour, début janvier, renchérit Nathalie, de Brunoy (Essonne). Je comprends qu’il puisse y avoir des soucis, un voyageur malade, un suicide… Mais le problème est que ça arrive tous les jours! » Encore hier soir, d’ailleurs, plusieurs RER ont été supprimés ou étaient en retard jusqu’à 20 heures à cause d’une perturbation.
« En moyenne, le RER D connaît 3% de trains supprimés par jour, reconnaît Franck Dubourdieu, directeur de la ligne. Sur le Paris-Montargis (ligne R), c’est 1%. Mais comme cela arrive souvent en heure de pointe, l’impact est très fort. Chaque train supprimé représente 1 000 voyageurs ne pouvant monter à bord. » Son souci : il n’a pas de matériel disponible en réserve en cas d’avarie et les infrastructures ne permettent pas de rajouter de trains, « ce qui est pourtant nécessaire », concède-t-il. « Ce sont des investissements très lourds pour le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), la région et l’Etat. Des discussions sont en cours. Cela signifie que nous n’avons pas de solution à court terme. »
Un discours qui ne satisfait pas les nombreux élus présents. « A Sénart, on construit beaucoup de logements. Les besoins en RER D auraient dû être anticipés il y a 40 ans, à la création de la ville nouvelle! », lance Line Magne (PS), adjointe à Moissy-Cramayel. « A Mennecy (Essonne), où la gare est passée de 2000 à 6000 voyageurs par jour, on met 50 minutes pour aller à Paris. C’est plus lent qu’un Reims-Paris », constate un adjoint. Nicolas Dupont-Aignan, maire (DLR) d’Yerres (Essonne), a même brandi la menace d’occuper les voies un jour.
Source : Le Parisien