Les salariés de PSA Aulnay-sous-Bois s’inquiètent de leur sort auprès de l’Etat
Publié le 10 Octobre 2013
Ils sont venus taper du poing sur la table. Et demander un soutien auprès de la Direction départementale du travail et de l’emploi de Bobigny. Hier, une centaine de salariés de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois avaient fait le déplacement pour tenter de faire bouger les choses. « Au début du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), la direction avait clamé haut et fort que tous les salariés seraient reclassés, lâche Philippe Julien, secrétaire de la CGT de PSA Aulnay. Aujourd’hui, nous constatons sans surprise que cela n’était qu’un mensonge. »
Car sur les 3000 salariés du site, 1200 attendent toujours une solution de reclassement. Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, selon la direction. « La période de volontariat n’est pas encore terminée, explique une porte-parole de PSA. Ni celle du reclassement en interne. Les discussions sont encore en cours avec de nombreux salariés. »
Déjà, environ 600 ouvriers du site ont été mutés dans le groupe et quelque 600 ont déjà quitté l’entreprise. Pour les autres? « Nous sommes enfermés dans une usine qui ne tourne plus, poursuit Philippe Julien. Alors que la direction s’était engagée à continuer la production jusqu’en décembre 2014, tout est à l’arrêt depuis mai. On est dans un vaisseau-fantôme et tout est fait pour nous encourager à partir et nous faire craquer. »
SNCF, RATP, ADP : des possibilités jusqu’en décembre
Ce qu’ils déplorent : les promesses non-tenues de reclassement. « On nous avait fait miroiter 300 postes à la SNCF, à la RATP et à ADP, précise le syndicaliste. Mais actuellement, seuls vingt anciens salariés du site de PSA ont été reclassés là-bas. » D’autres sont encore en discussion, assure la direction de PSA qui précise que les employés ont jusqu’à décembre pour prendre une décision et que les sessions de recrutement se poursuivent.
Et si, hier, le directeur du Travail a bien entendu les revendications des PSA, ces derniers ne souhaitent pas s’arrêter là. « Nous voulons que l’Etat mette son nez dedans comme il l’a fait dans d’autres dossiers, à l’image de Continental par exemple, demande Philippe Julien. Cela pousserait PSA à respecter le PSE qui était négocié au départ. »
Et pour « motiver » le gouvernement à mettre les mains dans le cambouis, les salariés désœuvrés comptent bien demander un rendez-vous au ministère mais aussi à la région Ile-de-France. « Nous avons appris récemment que la région envisageait de racheter le terrain de l’usine à PSA, assure-t-il. Là encore, le groupe va s’en sortir avec une belle plus-value immobilière. Si la région et l’Etat peuvent investir dans l’immobilier, ils peuvent aussi soutenir les salariés. »
Source : Le Parisien