Les Champs-Elysées vont-ils s’éteindre la nuit ?

Publié le 4 Octobre 2013

Monoprix-Champs-Elysees.jpgLa condamnation de Sephora va-t-elle sonner le glas du travail nocturne sur les Champs-Elysées? Depuis que le parfumeur, filiale du géant du luxe LVMH, a été contraint par la cour d’appel de Paris à baisser le rideau de fer à 21 heures (contre minuit ou 1 heure du matin certains jours), la polémique ne cesse d’enfler jusqu’au sommet de l’Etat. Elle a été ravivée, mardi, avec une seconde annonce de taille : Monoprix, qui résistait depuis des années, vient d’être logé à la même enseigne que Sephora. Quatre-vingt-quatorze de ses magasins (sur 300), y compris celui des Champs-Elysées, ne pourront plus ouvrir au-delà de 21 heures, la CGT ayant bloqué l’accord sur les horaires nocturnes.

Alors que s’opposent grandes enseignes et représentants syndicaux, salariés favorables au travail de nuit et « anti » convaincus, clients fans du shopping nocturne et fervents défenseurs de la loi, les Champs-Elysées s’enflamment… de peur de s’éteindre pour de bon aux premières heures du soir. En premier lieu, Sephora, qui fermera mercredi à 21 heures, pour la première fois depuis 1996. Quant à Jean-Noël Reinhardt, le président du comité des Champs-Elysées, son jugement est sans appel : « Après Sephora et les autres entreprises qui seront contraintes de fermer ensuite, on plongera progressivement les Champs-Elysées dans l’obscurité. » Et le comité, qui compte saisir le Premier ministre, de rappeler que 300000 personnes foulent quotidiennement les trottoirs d’une avenue qui accueille chaque année 20 millions de touristes.

Dans ce secteur, classé « zone touristique d’affluence exceptionnelle », toutes les enseignes sont, à ce titre, autorisées à ouvrir leurs portes le dimanche. Alors, pourquoi pas la nuit, alors que les commerces affirment réaliser en nocturne 10% à 20% de leur chiffre d’affaires?

« Paris n’a pas vocation à devenir un gigantesque supermarché ouvert 24 heures sur 24! Il y va de la santé, de la vie de famille des salariés auxquels on demande toujours plus », martèle Eric Scherrer, du Clic-P (Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris), à l’origine de la décision de justice prise contre Sephora. « Nous ne nous interdisons pas de traduire en justice tous ceux qui ne respectent pas la loi, affirment les représentants de l’intersyndicale. Les dossiers sont très longs à monter, mais ils sont solides, ce qui nous a permis de gagner systématiquement, depuis trois ans, devant les tribunaux. C’est pourquoi les enseignes redoutent autant nos actions. Mais nous ne sommes pas obsédés par les ouvertures nocturnes, nous souhaiterions simplement que ces horaires restent exceptionnels et strictement réglementés. »

La perspective de voir s’éteindre l’avenue désole Jean-Noël Reinhardt qui riposte dans une tribune au vitriol publiée dans « les Echos » : « Quel gâchis, quelle perte de ressources et quel entêtement malthusien de notre pays, qui s’apprête à détruire par principe, des centaines d’emplois le soir sur une seule avenue ! »

Source : Le Parisien

Rédigé par Aulnaylibre !

Publié dans #Commerce

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