Le supermétro du Grand Paris Express à Aulnay-sous-Bois en 2023 : entre espoir et inquiétude…
Publié le 11 Décembre 2013
Il y a des chiffres qui donnent le tournis. Lundi soir, un murmure incrédule monte du public rassemblé dans le gymnase Scohy à Aulnay. A la tribune, Nadir Bentouta, de la Société du Grand Paris (SGP) énonce les temps de parcours du futur supermétro. « Du rond-point de l’Europe à Aulnay, pour aller à Noisy-Champs, il faut aujourd’hui 1h10, en prenant les bus 627, 702, puis la ligne A du RER. Demain, avec la ligne 16, vous mettrez 14 minutes. Pour vous rendre à Saint-Denis Pleyel, vous mettez aujourd’hui 50 minutes. Demain, le trajet durera 11 minutes… »
Certes, la perspective est lointaine — la ligne 16 desservira les quartiers nord d’Aulnay à partir de 2023 — mais elle s’est un peu précisée lors de cette réunion qui a rassemblé plus de 300 personnes. Sur deux grands écrans, la future gare se dévoile. Elle sera implantée sur le terre-plein de l’ex-RN2, proche des cités de l’Europe et de la Rose-des-Vents, voisine de la mosquée et du centre commercial O’parinor, au cœur de la ZAC des Aulnes, en plein aménagement. Une gare « accessible », avec escaliers mécaniques, et ascenseurs, desservie par des bus, où passeront des métros d’une capacité de 500 voyageurs, toutes les 3 à 4 minutes.
Une gare « Aulnay-Europe » ?
Au passage, Etienne Guyot confirme que le site PSA pourrait accueillir les ateliers de maintenance de la ligne, sur 8 ha (créant 200 emplois). Il est toutefois encore en concurrence avec un autre emplacement, dans la ville voisine de Gonesse (Val-d’Oise).
« Tout ça c’est bien beau, mais aujourd’hui on utilise un RER B qui ne fonctionne pas », râle une dame, très critique à l’égard du plan « RER B nord + », entré en vigueur en septembre. La discussion dévie un peu, obligeant les représentants du Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France) et de la SNCF à s’expliquer.
Mais dans la salle, les questions fusent. « La gare aura-t-elle un nom différent de celle du RER B? », demande un jeune homme. Gérard Ségura, maire PS, songe à « Aulnay-Europe ». « C’est pas mal, ça! », approuve une dame à mi-voix. Un monsieur s’inquiète : « Vous allez creuser à 15 m de profondeur, dans et sous les nappes phréatiques. Y a-t-il des risques de remontée d’eau? ». Sujet sensible dans une commune qui a subi d’importantes inondations en juin dernier. « La réponse est clairement non », assure Florence Castel, directrice d’ingénierie, qui détaille le processus de construction d’une boîte étanche à l’emplacement de la gare souterraine.
D’autres s’interrogent sur les risques d’embouteillage à proximité de la future station, de l’absence de parking, des tarifs… Et enfin sur les nuisances liées à ce chantier d’ampleur. C’est en effet d’Aulnay que partiront deux tunneliers, creusant leurs galeries l’un jusqu’à Clichy-Montfermeil, l’autre jusqu’à La Courneuve. Au total, près d’un million de m3 de terres à déblayer et transporter par camions, selon un dispositif qui sera « affiné ». Seule certitude : les ouvriers travailleront du lundi au vendredi de 7 heures à 20 heures. Les travaux préliminaires commencent l’an prochain, mais le véritable chantier débutera en 2016.
Le Blanc-Mesnil accueillera ce soir une réunion publique organisée par la Société du Grand Paris à 20 heures au forum culturel, salle Barbara au 1-5 place de la Libération.
Source article : Le Parisien / Vidéos : Aulnaylibre !