Le stress des transports en commun d’Ile-de-France !
Publié le 21 Octobre 2013
Une étude révèle que les transports sont une source de stress pour près de deux salariés sur trois en Ile-de-France.
Prendre le RER, le métro ou le tram pour aller bosser, quelle galère! D’après une étude du cabinet Technologia, spécialiste des risques liés au travail, 63% des actifs franciliens qui passent une heure et demie par jour dans les transports en commun les considèrent comme une source de fatigue, d’usure, voire d’altération de la santé. Il fait trop chaud, on voyage souvent debout, pendant un temps de trajet trop long, au cours duquel on a parfois affaire à des passagers agressifs. Ce sont les principales causes de fatigue pointées par les personnes interrogées dans le cadre de l’étude.
Rien d’étonnant pour le patron de Technologia, Jean-Claude Delgènes, qui estime que « les salariés franciliens paient le sous-investissement pendant vingt ans sur le réseau de transports franciliens ». S’il constate qu’aujourd’hui de l’argent a été mis sur la table — en attendant le supermétro du Grand Paris à l’horizon 2030 —, il estime que ces « investissements n’ont pas encore été générateurs d’améliorations ».
Toutefois, Jean-Claude Delgènes pointe aussi du doigt les entreprises : « On ne peut pas résoudre les difficultés rencontrées par les salariés uniquement en faisant des travaux sur les réseaux. Il y a encore trop de patrons qui pensent que leurs salariés vivent à la porte de leur entreprise. La France a trop de retard sur le télétravail. Le covoiturage est sous-développé », dénonce-t-il. Il préconise le développement « des entreprises en réseaux, de bourse d’échanges d’emploi, l’embauche de conseillers en mobilité dans les entreprises ».
S’il est vrai que les entreprises paient déjà un lourd tribut pour les transports en commun (3,4 Mds€ versés en 2013 au Stif, le Syndicat des transports d’Ile-de-France), Jean-Claude Delgènes pense qu’investir davantage permettrait à terme aux entreprises de faire des économies… en arrêts maladie. « Il n’y a malheureusement pas d’études sur le sujet, mais il faudrait s’intéresser aux corrélations entre certaines pathologies, comme l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux et les transports en commun. »
De son côté, la patronne du Transilien plaide pour « l’effet papillon » : « Il suffirait qu’une minorité de salariés puisse travailler en horaires légèrement décalés pour améliorer l’ensemble du réseau », assure Bénédicte Tilloy. En contrepartie, les entreprises qui joueraient le jeu pourraient bénéficier d’un rabais sur la fameuse taxe transport qu’elles versent au Stif. Mais à l’heure où celui-ci se voit contraint de majorer les prix des tickets de transport de 3% jusqu’en 2025, cette piste de travail reste plus que jamais virtuelle…
Source : Le Parisien