Le maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beschizza reconduit l’arrêté anti-mendicité
Publié le 2 Octobre 2014
La mesure avait été prise dans la foulée des municipales. Le 29 avril dernier, le maire UMP d'Aulnay signait un arrêté antimendicité, ciblant six secteurs de la commune. L'objectif : décourager les quêteurs insistants, jugés « agressifs », en les exposant à des amendes. Le dispositif est aujourd'hui reconduit. Bruno Beschizza vient de signer un nouvel arrêté, le premier ayant expiré le 30 septembre.
« Le texte a été légèrement remanié », indique-t-on au cabinet du maire. Mais l'esprit reste le même. L'arrêté, valable jusqu'au 30 juin 2015, proscrit la mendicité, mais aussi « l'occupation abusive et prolongée de la voie publique » et la « station assise ou allongée », « lorsqu'elles troublent la tranquillité des personnes ou entravent leur passage ou gênent la commodité de la libre circulation des piétons et des véhicules ou portent atteinte à la tranquillité publique et au bon ordre public ». Comme le prévoit la loi, cette interdiction s'applique à un périmètre précis : le centre-gare, l'avenue Anatole-France, la rue du 11-Novembre et le carrefour des Droits de l'homme, le secteur du Vieux-Pays, le secteur nord (rue Jacques-Duclos, boulevard Chagall, carrefours Monnet et Schumann) et le marché du Galion...
Ces zones se trouvaient il y a quelques mois à proximité de grands campements roms (le long de l'autoroute A 3, mais aussi en bordure du boulevard Chagall et près du centre commercial O'Parinor). La mesure semblait clairement à l'époque un prélude au démantèlement de ces bidonvilles. L'un après l'autre, de mai à septembre, ils ont effectivement été évacués, « mais de petits camps se reconstituent ici ou là », souligne-t-on en mairie.
Le promeneur ou l'automobiliste aulnaysien a cependant pu le constater de ses yeux : la mendicité n'a pas pour autant disparu depuis l'entrée en vigueur de l'arrêté. Mais en mairie, on estime qu'il a eu un effet « dissuasif certain, même s'il n'existe pas d'outil statistique pour le mesurer ».
Une seule donnée quantifiable existe, c'est le nombre d'amendes distribuées par la police municipale : 53 verbalisations en l'espace de cinq mois, ainsi qu'« une centaine de constatations ». La reconduction de cette mesure devrait faire réagir les élus d'opposition et les associations. La Ligue des droits de l'homme et la Fédération nationale des associations de solidarité (Fnars) avaient déposé un recours contre le premier arrêté, et lancé une pétition demandant son retrait : « Nous souhaitons vivre dans une ville solidaire envers les plus démunis et ne cautionnons pas la stigmatisation et le rejet de ceux d'entre nous qui n'ont que la mendicité pour survivre ».
Source : Le Parisien