Le Grand Paris veut accélérer la construction de logements
Publié le 10 Décembre 2013
Discutée à partir d’aujourd’hui à l’Assemblée, la future métropole du Grand Paris aura pour vocation dès 2016 de lutter contre la crise du logement à Paris et en petite couronne. Avec quels outils ?
Après avoir révolutionné le plan du métro, le Grand Paris va-t-il enrayer la crise du logement? Ce sera la principale mission de la future métropole du Grand Paris, dont la création au 1er janvier 2016 sera discutée en deuxième lecture cet après-midi à l’Assemblée nationale. L’ensemble regroupera Paris et les 124 communes des trois départements limitrophes (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), soit près de 7 millions d’habitants. Sa compétence numéro un : doper la construction de logements qui atteint péniblement 40000 par an en Ile-de-France alors qu’il en faudrait 30000 de plus.
50% des HLM dans moins de 10% des communes
Pour y parvenir, la future intercommunalité rédigera un plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement qui établira un diagnostic et fixera de grandes orientations stratégiques. Elle mettra ensuite sur pied un plan local d’urbanisme (PLU) en collaboration avec la vingtaine de conseils de territoire, ces superarrondissements de 300000 habitants minimum (Paris restera d’un seul tenant) appelés à se substituer aux intercommunalités déjà en place.
En dernier recours, ce sera la métropole et son instance décisionnaire — le conseil de la métropole — qui tranchera. « Si un territoire ne prévoit pas assez de logements, une discussion sera engagée au sein de la métropole pour le pousser à davantage de solidarité », explique-t-on au ministère de la Décentralisation, en charge du projet de loi. Car un des objectifs du futur ensemble est aussi de mieux répartir l’effort de construction des logements sociaux. Actuellement, 50% d’entre eux sont concentrés dans moins de 10% des communes franciliennes.
Pour y parvenir, la métropole pourra s’appuyer sur une vingtaine d’offices publics de l’habitat, un par conseil de territoire. « L’Etat pourra aussi lui déléguer les dispositifs d’aide à la pierre ou d’aide à la rénovation et les départements la distribution du fonds solidarité logement, complète-t-on au ministère. A terme, la métropole aura la main sur toute la chaîne du logement ».
Il reste néanmoins à définir comment elle travaillera avec les départements, qui disposent de leurs propres offices HLM, mais aussi avec la région, qui dépense 250 M€ par an dans le logement. Le débat sur le mille-feuille administratif français est loin d’être terminé.
Source : Le Parisien