Le Grand Paris Express ne sera pas complet avant 2030 !

L’ex-cadre de la RATP Pascal Auzannet a remis son rapport de près de 100 pages à Cécile Duflot, la ministre de l’Egalité des territoires, sur le Grand Paris Express. Le gouvernement doit s’appuyer sur cet audit pour réaliser des arbitrages à propos de ce projet de métro automatique en banlieue lancé par Nicolas Sarkozy.

Un surcoût de 10 milliards. Jusque-là officiellement estimé à 20,5 Mds€, le projet coûterait en fait 50% plus cher. « Les coûts d’infrastructure du futur Grand Paris Express sont désormais estimés à 29930 M€ », estime Pascal Auzannet, voire à 30,2 Mds€ « avec l’option du tracé de la ligne verte passant par l’université de Saint-Quentin (Yvelines) ». Un surcoût dû à la « dérive monétaire » (jusque-là, on raisonnait en euros valeur 2008), mais aussi du fait que certains points ont été sous-estimés.

Un scénario réalisable pour 2030. Pour réaliser des économies, le rapport expose trois scénarios. Un premier verrait le réseau réalisé à la date prévue (2026), mais avec des dotations publiques plus que doublées « ce qui dans le contexte budgétaire actuel n’est pas envisageable », note le rapport. Un autre verrait le réseau étalé jusqu’en 2040, une date « trop lointaine » de l’avis général. C’est donc un troisième scénario, qui verrait le jour en 2030, qui tient la corde avec un étalement dans le temps de la réalisation des tronçons (voir infographie) ou la substitution de modes de transport souterrains en aérien.

Les réactions pleuvent. « La dimension du Grand Paris n’existe plus, on est en train de faire un tortillard », fulmine Yves Albarello (UMP), l’autre corapporteur. La plupart des élus locaux ne cachent pas leur colère. Pour beaucoup, ils comptent l’exprimer alors que se réunit un comité stratégique de la Société du Grand Paris.

Source : Le Parisien