Le Billet de Veritis : Méditerranée quand tu nous tiens !...
Publié le 15 Janvier 2011
Un des berceaux de notre civilisation est assurément la Méditerranée. Athènes, Jérusalem, Rome : trois villes essentielles qui expliquent chacune à sa manière le développement d’une culture qui s’est enrichie de chacun de ces apports. Cela est vrai des Grecs qui ont inventé ce que l’on a coutume d’appeler la démocratie. Cela est vrai aussi de ces Juifs devenus Chrétiens au point de fonder une religion qui envahît d’abord l’Orient avant de se propager en Occident. Cela est vrai enfin des Romains qui, non contents d’avoir fondé un Empire, ont fini par assimiler cet héritage grec et chrétien.
Philosophes, religieux ou juristes : ces trois corps de la société avaient fort à faire pour pacifier et domestiquer un univers dans lequel les excès n’étaient jamais bien loin. De la mesure des grecs à la notion de loi chez les juifs, les chrétiens ou les romains, tout se passe alors comme si de savants rappels à l’ordre nécessitaient à intervalles réguliers l’émergence d’un code de bonne conduite comme antidote aux débordements excessifs qui menacent la paix civile et sociale.
Car la Méditerranée, c’est aussi un climat, un état d’esprit, une faconde, des mœurs, des choses troubles, des règlements de compte, des relations parfois difficiles, des clans, des rapports de force, des affaires pas toujours honnêtes. Tout se passe alors comme si la chaleur du terroir ou la sècheresse de la végétation induisaient des réflexes ou des comportements particuliers liés à des rapports faits d’allégeance ou de rivalité que l’homme de bien se doit de combattre. Au nom de valeurs supérieures qui transcendent les bas instincts ou les mauvais penchants de tout homme, quel que soit son rang ou son influence dans la société.
Pourquoi parler de tout cela ?
Tout simplement parce que l’histoire (grande ou petite) s’adresse de temps à temps à nous pour nous rappeler ces vérités premières sans lesquelles un contrat social ne peut exister. Que ce soit de l’autre côté de la Méditerranée ou de ce côté ci, les exemples abondent, en effet, pour mettre en garde ceux qui se laisseraient aller à de coupables dérives…
C’est ainsi que le système corrompu, autoritaire et policier de Ben Ali a, semble-t-il, été chassé de Tunisie le 14 janvier 2010. Je dis bien « semble-t-il » parce que si Ben Ali est parti, rien ne dit aujourd’hui que « les 40 voleurs d’Ali Baba » sont partis avec lui ! C’est ainsi encore que le système Berlusconi dont la réputation est sulfureuse en bien des domaines (politique, financier ou autre…) est sérieusement menacé en Italie. C’est aussi le système grec symbole de faillite mais aussi, ceci pour une bonne part expliquant cela, synonyme de combines ou de fraudes fiscales…
Alors on aimerait que de telles pratiques n’existent pas dans notre Bon Pays de France, que ce soit à l’échelle de l’Etat, de la Région, du Département ou de la Commune.
Car, dans ce cas, nous aurions alors une sorte de « double peine » : des pratiques détestables, mais le soleil et le climat en moins !
Malheureusement, il existe encore de trop nombreux comportements que l’on pourrait qualifier de « méditerranéens ». Il ne s’agit pas de fustiger ici tel ou tel type de population, mais assurément un certain type de conduite.
Mais, fort heureusement aussi, il existe encore dans notre pays une tradition de service public irréprochable, dévoué et compétent qui n’a pour but que de servir les citoyens que nous sommes.
Il en va de notre responsabilité de citoyen que de choisir le style que nous voulons pour notre commune, notre département, notre région ou l’Etat.
Alors, « Méditerranéen ou pas » ?
Veritis.